Les présidents Muhhamadu Buhari du Nigéria, Alhassane Dramane Ouattara de la Côte d’Ivoire et deux autres dirigeants africains sont attendus à Conakry, mardi 17 mars. Ils viennent réévaluer la situation politique marquée par la contestation du projet de nouvelle constitution et l’organisation des législatives sans les principales formations de l’opposition.
Dans un contexte où Alhassane Dramane Ouattara a décidé de ne pas être candidat en 2020 et a choisi candidat du RHDP en la personne de son Premier Ministre Gon Coulibaly, on peut déjà imaginer les propositions qui seront faites à Alpha Condé. Le chef de l’Etat guinéen se rachète d’abord pour avoir éconduit ces chefs d’Etats qui projetaient d’être à Conakry le 27 février 2020. Ensuite, une grande opportunité lui sera offerte de sortir par la grande porte de l’histoire politique de la Guinée.
Les chefs d’Etat de la CEDEAO pourraient proposer à Alpha Condé et à ses opposants plusieurs pistes de sortie de crise. La première serait d’abandonner le référendum pour une nouvelle constitution afin d’aller à des élections législatives inclusives. Si Alpha Condé insiste à organiser le référendum pour la nouvelle constitution, ils pourraient lui demander de faire un discours solennelle dans lequel il s’engage qu’il ne sera pas candidat en 2020.
Le deuxième scénario envisageable serait de faire le couplage des législatives et de la présidentielle 2021. Un glissement qui permettrait non seulement à Alpha de préparer sa sortie mais aussi, mais surtout, de revoir en profondeur le fichier électoral avec l’appui financier des partenaires comme l’OIF, le PNUD, l’UE et l’Union Africaine. Cela permettrait également au parti au pouvoir, le RPG AEC, de mieux préparer un autre candidat. Puisque un désistement du Président Condé pourrait conduire à une grande scission au sein de sa formation politique.
Le troisième scénario envisageable, naturellement avec l’acceptation des deux premiers par les opposants, serait la mise en place d’un gouvernement d’union nationale de transition. Ce gouvernement pourrait être conduit par l’opposition dans le but de préparer le toilettage du fichier électoral en prélude aux législatives couplées à la présidentielle de 2021. Etant entendu, comme en 2010, que le Premier Ministre choisi au sein de l’opposition ne sera pas candidat au scrutin présidentiel.
Le quatrième scénario qui, au fait est la garantie de l’exécution des précédents, serait de proposer à Alpha Condé un poste de grande responsabilité au niveau de la CEDEAO ou de l’Union Africaine.
Reste à savoir si les caciques et autres cadres au pouvoir qui profitent de la gouvernance actuelle seront d’accords avec ces propositions. Il y aura sans doute de résistance de la part de ceux qui savent qu’ils prendront leurs intérêts immédiats. Mais l’idéal aurait été que les dinosaures et caciques du RPG AEC qui ont largement ruiné les caisses de l’Etat durant ces dix dernières années privilégient la Guinée afin d’éviter le pire. Attendons de voir…..
