Une mission de la CEDEAO séjourne à Conakry depuis ce lundi 17 février dans le cadre de la « solidarité » à la Guinée qui organise des élections législatives et un référendum pour une nouvelle Constitution, le 1er mars 2020. Elle est conduite par le Général Francis Béhanzin, commissaire chargé des affaires publiques, paix et sécurité. Les émissaires ont eu des entretiens avec le gouvernement, les représentants d’institutions républicaines, des politiciens de la mouvance , de l’opposition et des acteurs de la société civile notamment le FNDC.
Thank you for reading this post, don't forget to subscribe!Les échanges ont porté sur des pistes de solution pour sortir la Guinée de la crise sociale et politique. Les parties concernées non, naturellement, pas tous présenté la situation de la même manière. La mouvance présidentielle s’est bornée à expliquer que le processus de la révision constitutionnelle a été fait dans un cadre consultatif. On a rappelé qu’il y a eu des consultations dirigées par le Premier Ministre, Chef du Gouvernement.
De même, les acteurs de la mouvance soutiennent que le processus devant conduire aux élections législatives a été inclusif. Pour eux, les opposants qui ont refusé d’aller aux législatives ont ce droit. Mais que ces opposants ne peuvent pas dire qu’ils vont empêcher les deux scrutins. En gros, la mouvance dit qu’elle n’a pas de solutions à proposer. Elle persiste et signe qu’elle reste dans la logique du référendum constitutionnel et des législatives du 1er mars.
Au sein de l’opposition plurielle conduite par Cellou Dalein Diallo, on a exposé les origines de la crise. Le Président du parti UFDG et Chef de file de l’opposition guinéenne a dit que la Constitution actuelle a fait l’objet d’un large consensus. Ce qui a permis d’introduire la limitation des mandats et le verrouillage des dispositions relatives au nombre et à la durée des mandats, entre autres. Pour lui, le projet de nouvelle Constitution n’est ni éthique ni légal.
Pour les élections législatives, Cellou Dalein soutien qu’ils ont dénoncé le chronogramme qui avait été décliné. « Nous avons aussi dénoncé le fait que monsieur Alpha Condé ait systématiquement refusé d’achever les élections locales avant d’entamer les élections législatives. Et parmi les conditions qu’on avait posées, il y avait l’achèvement des élections locales. Il y avait aussi le fichier dont vous connaissez l’état parce qu’on a suffisamment expliqué les particularités de ce fichier, les anomalies et les irrégularités fort nombreuses qu’on a dans ce fichier. Vous savez, au début c’était 70% de la population qui votait en Guinée, alors que ce ratio ne dépasse nulle part 41% dans toute la sous-région. Même le gouvernement a trouvé que c’est trop et a dit à Kébé de diminuer ça. Ils ont diminué n’importe comment et ils sont à 63%, alors que ça suppose qu’il y a beaucoup de doublons, il ya beaucoup de mineurs dans ce fichier-là », a noté le président du parti UFDG.
Reste maintenant à savoir ce que proposeront les émissaires de la CEDEAO à quelques deux semaines des législatives et du référendum. Beaucoup d’observateurs estiment que si l’instance sous régionale veut préserver la paix et la sécurité dans son espace, elle devrait exiger à Alpha Condé de respecter l’article 27 de la Constitution de 2010. Cet article limite le nombre et la durée des mandats présidentiels à cinq renouvelable une seule fois.