Report des législatives : Et si c’était pour les coupler au référendum !

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Les opposants qui n’ont pas de candidats aux législatives ne devraient pas du tour crier victoire suite au report du scrutin pour le 1er mars 2020. Dans un décret lu sur  la RTG, Alpha Condé a en effet annoncé que les législatives sont reportées au 1er mars 2020. La prise de ce décret est consécutive à un arrêt rendu par la Cour Constitutionnelle suite à la demande de la CENI.

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C’était un secret de polichinelle. Malgré les fanfaronnades de certains membres du RPG AEC qui juraient que le scrutin présidentiel va se tenir le 16 février 2020, la CENI et Alpha Condé en ont décidé autrement. Il était prévisible qu’à cause de retards enregistrés dans l’affichage des listes électorales, la distribution des cartes et l’acheminement du matériel électoral, il était impossible de respecter la date du 16 février 2020. Les cartes électorales qui seraient en impression en Kirghizstan et aux Emirats Arabes Unis ne pourraient être distribuées trente jours avant le vote.

En plus de ces problèmes techniques, la CENI a été sevrée des moyens financiers. Alpha Condé et un certain Kakoro, simple fonctionnaire à la CENI, assuraient l’intendance pour l’achat du matériel. Ceci expliquerait la mise à l’écart des imprimeurs de la place dans la confection des cartes d’électeurs. Ils se sont contentés seulement de mettre sous presse les listes électorales provisoires. N’empêche.

L’autre dilemme dans lequel se trouve Alpha Condé et la CENI est bien l’organisation du référendum pour valider ou invalider le projet de nouvelle constitution. Depuis que le gouvernement, en Conseil des Ministres, a demandé à Alpha Condé de fixer une date du fameux référendum, les choses sont allées très vite. Le Président n’a pas tardé de fixer les règles d’organisation du scrutin référendaire.

Aujourd’hui, il est difficile de ne pas imaginer qu’Alpha Condé chercherait à coupler les législatives du 1er mars à son  référendum. A Fria, la semaine dernière, il a déclaré :« soyez convaincus, que quelqu’un le veuille ou pas, la Guinée ira de l’avant, personne ne pourra arrêter le train de la Guinée (…) qu’ils acceptent ou pas, on dotera la Guinée d’une nouvelle Constitution parce que nous voulons que la situation des femmes et des enfants changent. C’est pourquoi nous ferons le référendum ».  Le Chef de l’Etat guinéen sait bien ce qu’il fait.

Ainsi, au lieu de crier victoire sur tous les toits, les opposants à la nouvelle Constitution et les partis politiques qui ont décidé de boycotter le scrutin, devraient continuer à affûter leurs armes. Le combat est loin d’être gagné.

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