Depuis le 09 décembre, les anciens présidents du Bénin et du Nigeria, Nicéphore Soglo et Goodluck Jonathan sont à Conakry pour évaluer le processus devant conduire aux législatives en 2020. Au-delà, ils vont également parler du projet de nouvelle constitution et du 3ème mandat. A cause de ce dernier point, Alpha Condé bien avant l’arrivée des émissaires, s’est offert un voyage pour la Turquie. Les acteurs de la mouvance restés à Conakry n’ont envoyé que le menu fretin pour conférer avec les deux anciens chefs d’Etat.
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Entre manifestation du FNDC et volonté manifeste des autorités guinéennes de ne pas dialoguer avec eux, les anciens présidents du Nigeria et du Bénin, se débrouillent à bien mener leur mission à Conakry. Une arrivée qui n’aura pas du tout été facile. Selon de sources concordantes, même pour accueillir les invités de marque dans les hôtels (qui sont loin de faire le plein à Conakry), il a fallu beaucoup de gymnastique.
Tantôt les responsables d’hôtel souhaiteraient avoir l’aval de la présidence. Tantôt les questions sur la nécessité de parler de constitution et alternance dans l’enceinte de leurs infrastructures poseraient problème. Il a fallu des pieds et de mains pour qu’au moins Riviera Royal accepte d’abriter les rencontres.
A ces problèmes s’ajoutent le peu d’engouement des acteurs de la mouvance et même du gouvernement envers cette initiative. Il est difficile voire inadmissible de voir Goodluck Jonathan et Nicéphore Soglo à Conakry alors qu’Alpha Condé se la coule douce en Turquie. Le président guinéen a quitter Conakry presque sur la pointe des pieds dès qu’il a appris l’arrivée de ces deux anciens dirigeants africains.
Le locataire de Sékouthoureyah ne souhaiterait pas du tout recevoir de leçon de bonne démocratie et d’alternance démocratique de la part de ces deux-là. Surtout qu’ils étaient récemment à Niamey où, aux côtés de certains membres du FNDC, il avait été question de respect des constitutions en Afrique de l’Ouest. Alpha Condé qui n’a pas encore donné sa réponse aux conclusions des consultations engagées par son Premier Ministre Ibrahima Kassory Fofana ne pouvait pas ne pas trouver une meilleure excuse.
Mais ceux qui sont restés à Conakry, non plus, ne semblent accorder beaucoup d’intérêts à cette mission. Si l’opposition dans son ensemble a répondu favorablement à l’appel mardi 10 décembre, malgré le calendrier très chargé lié à l’organisation de la manifestation, la mouvance n’y a envoyé que le menu fretin. On argumente que cette sous-représentation du RPG AEC et alliés serait lié au départ massif des cadres de la mouvance pour la Haute Guinée pour des sensibilisations sur l’enrôlement des électeurs. Qu’à cela ne tienne !
Goodluck Jonathan et Nicéphore Soglo continuent leurs consultations à Conakry. Ils ont déjà rencontré des acteurs de la société civile, des dirigeants du FNDC, des acteurs politiques et les commissaires de la CENI. Le vendredi 13 décembre, ils livreront les conclusions et proposeront des solutions de sortie de crise aux guinéens.