Guillaume Kigbafori Sory, attendu à Conakry le 14 décembre pour participer à la dédicace du livre « Soro, un destin pour la Côte d’Ivoire » du journaliste Ibrahima Diallo, a reporté son voyage. Officiellement, l’agence qui s’occupe de la Communication de l’ancien Premier Ministre Ivoirien et Président de l’Assemblée Nationale a évoqué des raisons logistiques et de sécurité.
Mais pour qui sait que Guillaume Soro est depuis président du parti Génération et Peuples Solidaires (GPS), donc future candidat à la présidentielle de 2020, la main du président ivoirien Alhassane Dramane Ouattara serait derrière ce report sine die. La Guinée, qui a accueilli d’importantes personnalités, notamment des chefs d’Etat et gouvernement, ne peut pas évoquer des problèmes de sécurité pour accueillir Guillaume fut-il un ancien chef rebelle.
Le président Alhassane Ouattara, qui est en mauvaise posture aujourd’hui à cause de sa volonté manifeste de briguer un 3ème mandat, ne souhaiterait pas que son opposant soit mieux vu à Conakry. En effet, au-delà de cette mission essentiellement culturelle, la communauté ivoirienne en Guinée, notamment les partisans de Soro, souhaitait lui réserver un accueil triomphal. Chose qui ne plairait pas à certains au bord de la Lagune Ebrié.
Surtout que Guillaume ne cesse de ratisser large jusque dans le camp de ses anciens adversaires du Front Populaire Ivoirien (FPI). Sa récente rencontre avec Charles Blé Goudé, son ennemi juré d’hier, a laissé un goût amer aux partisans d’Alhassane Ouattara. Celui-ci ne pouvait pas ne pas demander à son ami Alpha Condé de trouver des astuces pour retarder l’arrivée de l’ancien Président de l’Assemblée Nationale ivoirienne.
Les coups bas d’ADO contre Guillaume, ça ne manque pas depuis que l’ancien chef rebelle a annoncé sa candidature en novembre 2019. On ne lui pardonne pas d’avoir quitté sa famille politique du Rassemblement des Houphouétistes pour la Démocratie et la Paix (RHDP).Depuis plus de six mois, Soro est absent de la Côte d’Ivoire et multiplie des contacts pour se positionner comme le digne successeur d’ADO. Lors de son séjour en Espagne, précisément à Barcelone, il avait curieusement reçu la visite de présumés agents d’Interpol. Ils avaient vainement tenté de l’arrête. Soro avait aussitôt accusé le régime ivoirien d’avoir orchestré cette tentative d’arrestation. Reste à savoir si l’entourage de Soro craignait que les mêmes faits produisent les mêmes causes à Conakry.
