Convocation du corps électoral : Mouvance et opposition à cor et à cri pour rien!

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Il a fallu qu’Alpha Condé convoque le corps électoral pour les élections législatives du 16 février 2020 pour que les acteurs politiques de la mouvance et de l’opposition se montrent à nouveau divisés. L’opposition elle-même est divisée en son sein concernant l’opportunité de cette convocation ou pas. Certains disent que le décret respecte la règle.D’autres soutiennent le contraire.

 

Alpha Condé en prenant cet acte savait bien qu’il allait provoquer la polémique dans le microcosme politique. Profitant de la brèche qui dit que le corps électoral est convoqué au moins 70 jours avant la date du scrutin législatif, il a bien fait en sortant ce décret le 11 novembre, soit quelques 90 jours avant le vote. Il ne s’agit point d’une erreur puisqu’il est entouré de juristes qui maîtrisent les textes de lois. C’est un coup de poker politique.

Naturellement, l’opposition est entrée dans la brèche alors que le RPG AEC et ses alliés se frottent les doigts. Pour les opposants, on ne peut pas convoquer un corps électoral qui n’est pas connu. Ils auraient souhaité que la révision du fichier électoral soit achevée pour en connaître le nombre total avant de convoquer ces électeurs.  L’opposition dans son ensemble rejette également la période de 25 jours proposée par la CENI pour la révision du fichier électoral. Selon eux, elle ne pourrait être suffisante vu le nombre de personnes à enrôler. Les opposants estiment que le chronogramme validé par les commissaires de la CENI aurait dû d’abord être soumis aux acteurs du processus pour s’assurer que les recommandations

Mais pour ce qui est de la convocation du corps électoral, les opposants sont dans l’erreur, disent des experts. « Il s’agit d’un délai minimum qui est donné. Il n’y a aucune violation de la loi », estiment des juristes. En plus, le décret n’intervient pas en deçà des 70 jours stipulés par le Code Electoral. En plus, on soutient que le fichier électoral existe déjà depuis 2010, avec une révision faite en 2013 et 2015. Selon toujours des juristes qui ont réagi à cette actualité sur les réseaux sociaux, «  le corps électoral est constitué par l’ensemble des personnes qui bénéficient du droit de vote lors d’un scrutin, quel que soit le type d’élection (politique, professionnelle, associative…) ». Sur un post sur facebook, Mohamed Bangoura, juriste, précise qu’il  faut à ce niveau distinguer donc le corps électoral inscrit (qui regroupe les personnes effectivement inscrites, à leur demande, sur la liste électorale), du corps électoral potentiel (qui est l’ensemble des personnes en droit de voter, c’est-à-dire les majeurs d’au moins dix-huit ans, sauf incapacité juridique).

Comme dirait l’autre, les deux parties ont fait beaucoup de bruits pour rien.

 

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