De nombreux journalistes guinées ont bravé la pluie qui s’est abattue sur Conakry, ce lundi 26 août devant le Palais du 25 Août siège de la Haute Autorité de la Communication (HAC). Ils ont protesté à travers des slogans contre les violences répétées de la liberté de la presse. Ils ont attiré l’attention de commissaires sur le fait qu’ils doivent jouer leurs rôles et responsabilités. Un mémorandum signé par les organisations professionnelles des médias a été déposé au Secrétariat de l’institution.
Thank you for reading this post, don't forget to subscribe!
« Vive la L002 pour que vive la presse guinéenne », « Journalistes arrêtés, nous exigeons notre liberté », « Journalistes Interpellés, Journalistes Emprisonnés, nous exigeons notre liberté », sont entre autres slogans lancés par ces journalistes pour dénoncer la situation que vivent les professionnels des médias en Guinée.
Des représentants d’Organisations professionnelles des médias, d’associations de lutte contre la corruption, avocats et défenseurs des droits de l’homme ont pris part à cette activité.
Après cette mobilisation, le mémorandum rédigé par les organisations professionnelles des médias a été lu par le chargé de la Communication du Syndicat de la Presse Privée de Guinée. Nous vous livrons in extenso ce mémo qui a été déposé au Secrétariat de la HAC.
Mémorandum
« C’est avec regret que les organisations professionnelles de médias que nous sommes, avons constaté la montée en flèche et de façon inouïe de mesures liberticides allant dans le sens de restreindre considérablement la liberté de la presse chèrement acquise en Guinée.
L’heure est donc grave et les jours des hommes de médias semblent compter dans leur profession car, leur liberté est mise à de rudes épreuves depuis quelques mois. Ceux qui ne veulent pas sentir l’odeur de la démocratie ne manquent pas de démarches liberticides pour contrer et anéantir la presse par ricochet, notre jeune démocratie.
Nous avons encore en mémoire les cas d’agressions physiques et verbales dont nous avions été victimes et sommes victimes encore aujourd’hui, des pratiques immondes propres aux régimes autocratiques sans oublier le constat amère de l’impunité garantie à ceux qui se livrent à ces pratiques rétrogrades.
L’acmé de ses exactions commises contre les femmes et hommes de médias est aujourd’hui, le scenario auquel nous assistons malheureusement, une nouvelle forme de musellement des médias indépendants de notre pays. En effet, cherchant à contourner la loi 002 qui encadre l’exercice du métier de journaliste en République Guinée, certains magistrats, se croyant plus malins que d’autres commencent à prendre goût de substituer maladroitement la loi 002 à celle portant cyber-sécurité pour traiter des dossiers des journalistes mis en cause dans l’exercice de leur profession.
La mise sous contrôle judiciaire de deux journalistes de lynx fm vient compléter le tableau de trophées de ceux qui veulent voir mourir la presse guinéenne puisque la procédure de citation directe dans le cas espèce est connue de tous les magistrats,…mais, la presse ne mourra pas.
En tant qu’organisations professionnelles de médias, nous refusons de tels dérapages aussi flagrants qui, non seulement portent atteinte à la liberté de la presse mais, projettent aussi à la face du monde une image non reluisante et dégradante de notre justice qu’on croirait composée de magistrats à niveau douteux, sans probité morale et sans courage professionnel. Pourtant, parmi ces hommes de robe, y’en a qui font bien, sinon qui peuvent bien faire leur travail si chacun de nous œuvrait dans le sens de bâtir un Etat qui rentre dans le concert des pays méritant le statut des nations à démocratie établie.
Par conséquent et à la lumière de ce qui précède, il ne fait dorénavant l’ombre d’aucun doute que la Haute Autorité de la Communication (HAC) peut et doit, à travers ses commissaires et conformément à la Loi 003 qui la constitue, contribuer efficacement à changer la façon de faire de chacun et de tous dans ce registre. A cet titre, nous lui demandons ici et maintenant de rappeler à qui de droit qu’en Guinée, la L002 portant liberté de la presse reste et demeure jusqu’à preuve du contraire, la loi devant servir de référence lorsqu’un journaliste est poursuivi dans le cadre de l’exercice de son métier.
En fin, nous précisions que nous ne faisons pas la promotion de l’impunité en faveur des journalistes, nous demandons simplement le respect des textes appropriés pour le traitement des dossiers nous impliquant en tant que professionnels de l’information.
Respectons la République !!! »
Ont signé
URTELGUI, AGUIPEL, AGEPI, REMIGUI, APAC, SPPG, UPLG, UFSIG, AJPRG, l’UPF