OPINION-Le Directeur de Publication d’un média d’information électronique dans le contexte guinéen, marqué par la précarité qui se répercute sur la qualité des ressources humaines, est souvent l’homme à tout faire. Il organise et préside le conseil de rédaction, aide à identifier des sujets, déploie les reporters, reçoit les articles, les corrige et les publie.
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Au niveau de certains médias, un compte est créé pour un autre collaborateur sur la plateforme de publication soit pour épauler le DP (Directeur de Publication), soit pour ne pas être obligé à tout moment de passer par lui pour certains articles. Ce suppléant peut être un autre collaborateur pris pour son niveau rédactionnel jugé bon ou peut être le propriétaire du site lui-même.
Le Directeur de publication voit donc ses tâches quotidiennes à moitié prises en charge par un autre. Cependant, cela ne procure pas que du bonheur puisque c’est très loin d’être sans risque.
NE PAS CONTINUER À SE FAIRE BLÂMER POUR LES « FAUTES » D’AUTRUI
Pour créer un site internet, le Directeur de Publication à qui le tribunal remet le récépissé, doit être un professionnel (diplôme de journalisme ou diplôme équivalent plus deux ans d’exercice au moins). Tout journaliste peut utiliser un pseudonyme, mais le Directeur de publication est obligé de savoir qui a écrit quoi. Le principe voudrait d’ailleurs qu’il soit le dernier filtre, qu’il contrôle tout AVANT publication.
Tant que celui qui «l’épaule» dans la publication peut être suffisamment responsable suivant la ligne éditoriale du média et les lois encadrant la profession, il n’y a pas de problème fondamentalement. Mais si ce dernier peut déborder en publiant du n’importe quoi sans avoir besoin de l’avis du Directeur de publication, il sacrifie ce dernier qui reste, devant la loi, le responsable du contenu du média.
AVOIR LE COURAGE DE DÉNONCER À L’INTERNE MÊME SI LE PATRON DOIT VOUS VIRER
Quand vous constatez que celui que le patron a désigné pour vous assister dans la publication ou que lui-même – si c’est lui qui détient le second compte – n’est pas suffisamment responsable dans les publications, s’il met du contenu mal soigné, s’il publie de fausses informations ou qu’il transforme le site en arme pour arnaquer, s’en prendre à Paul ou faire plaisir à Pierre, vous devez prendre vos responsabilités. Peut-être en saisissant le conseil de discipline s’il y en a au sein du média. Vous pouvez aussi interpeller directement le patron, même au cas où c’est lui «le fautif»
Si vous n’avez pas le soutien des autres collaborateurs pour aider à changer cette situation, avant de se faire blâmer pour les agissements d’un autre, démissionnez et demandez un autre poste si vous aimez toujours y travailler.
Là, c’est plus qu’une question de principe et de valeur. Il faut avoir le courage de prendre ses responsabilités pour vivre dignement et en harmonie avec sa conscience ou préférer être lâche pour continuer à servir de cobaye pour des personnes qui ne peuvent se défaire de la connivence.
Thierno Amadou M’Bonet Camara (Rescapé N04)
Journaliste