Choix de l’opérateur par le gré à gré: A quoi joue la CENI ?

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L’équipe dirigeante de la Ceni commençait à inspirer confiance dès après l’installation de son nouveau Président. La tournée qu’il avait entamée dans  les QG des partis politiques pour rassurer d’une collaboration sincère entre acteurs engagés dans le processus électoral avait suscité une lueur d’espoir.

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 Mais depuis, l’institution en charge de l’organisation des élections semble être rattrapée par ses mauvaises habitudes  décriées de par le passé. Si cette information s’avère vraie, se serait un recul dans la volonté de mettre en place une CENI crédible. C’est cette démarche clandestine de la CENI pour recruter  un operateur sans appel d’offres, sans l’élaboration de cahier des charges.  Toute chose qui pourrait nous conduire vers une situation incontrôlée ! Peut-être qu’elle nous évitera un tel chaos.

 Il faut rappeler que les conclusions de l’audit du fichier en 2018 ont révélé de graves manipulations du fichier électoral Guinéen après la présidentielle de 2010. A partir de 2013, le fichier Guinéen a ‘’inflaté’’ à une proportion inquiétante passant de 4 millions à plus de 6 millions d’électeurs  que seul un audit  sérieux et conséquent a permis de démanteler. Une des   recommandations de l’accord du 12 octobre 2016.

 C’est ainsi qu’il a été découvert que  1.564.388 soit 25% des électeurs  sont sans empreintes digitales ;  sur les 6 millions d’électeurs que seuls 1.487.355 enregistrés par Gemalto ont été de doublonnés ; 3.051.773 d’électeurs n’ont pas été injectés dans le moteur AFIS pour le dédoublonnage et plus de 3 millions  d’électeurs nés tous un 1er janvier ou un 1er juillet (voir rapport d’audit).   Cette machination dans le but de créer des électeurs fictifs et donner des  possibilités de manipulation, a été orchestrée pendant  5 ans par trois operateurs : WaymarK ( Sabary) en 2013, Gamalto en 2015 et Brytech en 2018.

 C’est pourquoi, après   avoir démasqué toutes ces irrégularités dans le fichier, qui  sont de nature à impacter négativement les résultats d’une élection et sont sources de conflit, il a été recommandé et par comité de suivi et dans l’audit du fichier, l’élaboration d’un cahier des charges, suivi du recrutement d’un nouvel operateur sur appel d’offres,  en excluant tout operateur ayant  des antécédents  qui ont entrainé  des crises post-électorales  en Guinée.

 Alors faisant fie à toutes ses recommandations, la CENI par le truchement du gouvernement  serait déjà à pied d’œuvre pour  recruter par gré-à-gré  un operateur sans l’élaboration du cahier des charges, sans consultation des   partis politiques d’opposition et des partenaires techniques financiers ( PNUD, UE, OIF, CEDEAO )..

 Selon les mêmes sources, un operateur Sud coréen reconnu pour sa non fiabilité dans des élections en Afrique et  l’operateur Thales qui a racheté  Gemalto, qui a pourtant des antécédents en Guinée, seraient approchés. Alors que nous n’avons pas oublié les manifestations, les morts et dégâts matériels suites aux contestations des résultats des élections de  2013 et 2015. Sans oublier,  qu’en 2018, la NEC (la commission électorale de République Sud coréenne) avait désapprouvé par un communiqué  l’utilisation de l’operateur Sud Coréen lors de la présidentielle au RDC.

 Ainsi, s’achemine t-on vers un conflit qui découlera   du choix  fantaisiste d’operateur qui ne sera accepté  par personne ? Allons nous accepter un  tel choix  après avoir  pris connaissance du résultat des audits ? Certainement  NON ! A la CENI de ne pas ouvrir cette  ‘’Boite de Pandore’’ !

 Il l’appartient  de revenir aux recommandations des audits et du comité de suivi afin d’associer  tous les acteurs à l’élaboration du cahier des charges en vu du  choix d’un nouvel operateur par appel d’offres.

 Ahmed Tidiane Sylla

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