Les membres du Collectif des déguerpis de Kaporo-Rails, Kipé 2 et Dimesse ont convié les médias à une conférence de presse ce samedi 20 avril à l’école Primaire Balouta, à Kaporo-rails. Ils ont tenu à apporter un démenti cinglant suite au mémorandum que le Conseil National des Organisations de la Société Civile Guinéenne (CNOSCG) vient de déposer auprès du Ministère de l’Unité Nationale et de la Citoyenneté. Le bureau dudit Collectif soutient n’avoir pas été associé à cette initiative.
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Dans une déclaration fournie à la presse, le Collectif précise avoir reçu une lettre le 08 avril 2019 l’invitant à participer à la remise du mémorandum au ministre de l’Unité Nationale. Mais après consultation, le bureau a décidé de ne pas s’associer à cette démarche dont il ignore les tenants et les aboutissants.
« Par voie de presse, le soir-même de la rencontre, nous avons appris que des soi-disant membres de notre structure ont été présentés dans la salle. Nous dénonçons cette manière de faire. Plus grave, à la page 5 du document, il est dit dans la méthodologie de travail qu’une équipe (d’enquêteurs) a été déployée auprès des déguerpis. Nous insistons sur le fait que les victimes n’ont été associées ni de près ni de loin à ce travail », peut-on lire dans le communiqué.
En outre, note-t-on, les chiffres fournis ne sont plus d’actualité. Bref, ils sont caducs, ce qui démontre que les rédacteurs du mémorandum n’ont pas travaillé avec les personnes concernées. « Par ailleurs, dans les recommandations, le Conseil Régional des Organisation de la Société Civile de Conakry soutenu par le Conseil National des Organisations de la Société Civile Guinéenne, exhortent le gouvernement à trouver de la nourriture et des centres d’accueils aux victimes avant le ramadan », rapporte –t-on dans la déclaration du Collectif des victimes des déguerpis de Kaporo-rails.
Mais les membres du Collectifs persistent et signent : « nous ne voulons ni de centre d’accueil encore moins de nourriture venant d’un gouvernement qui a bafoué notre dignité tout simplement parce qu’il se sent fort. Nous exigeons l’application des textes de lois de notre pays, c’est-à-dire le rétablissement des victimes dans leurs droits ».
Pour ce qui est du ministre de l’Unité National qui s’engage à accompagner les victimes pour la procédure judiciaire, le Collectif lui demande auprès de quelle justice du moment que l’Etat a coché les bâtiments le 22 février 2019 avant même la délibération du Tribunal de Première Instance de Dixinn le 1er mars 2019. « Pire, la casse de Kipé 2 a eu lieu alors que les occupants avaient déjà interjeté appel de ce jugement. Certaines maisons ont été cochées à 10h et la casse a commencé à 10h30 en présence de plusieurs médias », rappelle le Collectif.
Pour terminer, le collectif des déguerpis de Kaporo-Rail, Kipé 2 et Dimesse met en garde tous ceux et celle qui veulent se servir des victimes pour réaliser leurs affaires.