Commandant Thierno Diallo naquit à Simpetin (Labé) en 1922. Il fut engagé dans l’armée française en 1942 dans le 15e régiment sénégalais à Saint-Louis, contre son gré comme appelé pendant la 2nde guerre mondiale. Il y fera finalement carrière jusqu’en 1967. Il prit sa retraite après avoir acquis plusieurs décorations dont celle de la légion d’honneur.
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Il se mit à la disposition du mouvement d’opposition guinéen (FLNG, Front national de libération de Guinée) pour libérer son pays du joug de Sékou Touré. À ce titre, il prend part au débarquement du 22 Novembre avec David Soumah, malgré ses réserves sur le niveau de préparation et la motivation de l’armée portugaise. Il montre dans son rapport que le régime du PDG ne jouissait d’aucun soutien à l’intérieur du pays. Seule l’impréparations militaire explique l’échec de l’opération – ci-après un extrait de son rapport rédigé le 25 Nov. 1970 :
D’une façon générale, je crois pouvoir dire que cette opération aurait pu être couronnée de succès, étant donné la sympathie rencontrée auprès de l’ensemble de la population de Conakry, aussi bien civile que militaire. En tout cas, je reviens avec l’assurance qu’en dépit des fanfaronnades de « la voix de la révolution », le régime du dictateur ne repose que sur du bluff. Car il ne dispose d’aucune sympathie, nous n’avons pas rencontré un seul citoyen décidé à mourir pour lui, ce qui est extrêmement important pour l’avenir. Cependant la réussite d’une opération telle que celle du dimanche 22 novembre 1970 exige que certaines conditions soient remplies. En particulier deux : une parfaite coordination entre les différents groupes au niveau d’un commandement central capable de renseigner, de soutenir et de guider chacun d’entre eux en fonction des nécessités. Ce qui n’était pas le cas cette fois, du moins à ma connaissance. Ensuite, pour mener à bien une entreprise destinée à tenir une capitale comme Conakry, il s’avère indispensable de disposer d’un effectif suffisant…. Ce qui est bien loin du chiffre de 200 utilisé cette fois.
Ce témoignage discrédite la thèse de la 5eme colonne et d’un vaste réseau de complicités intérieures que Sékou Touré utilisa pour décimer l’élite guinéenne et asseoir encore plus son despotisme familial.
La vie ici succinctement décrite de Commandant Tierno Ibrahima Diallo, nous montre un homme de principes, un soldat et un patriote engagé qui était prêt à tout pour libérer son pays. Il est à l’opposé de l’imagerie de traître et de corrompu dont le PDG affubla tous ses adversaires. C’est une vie exemplaire qui doit inspirer la lutte pour sortir notre pays de la gangrène du PDG.
À la suite de l’échec de l’opération, Commandant Tierno continua à militer pour libérer la Guinée. Il fondera le parti d’opposition UPG – Union Populaire de Guinée – en 1976. Il se consacra aussi au suivi des familles des patriotes impliqués dans le débarquement de 1970 et décédés en Guinée. Suite au coup d’état de 1984, il créa l’association de l’amitié franco-guinéenne pour la reconstruction de la Guinée (il y implique des parlementaires français comme Philippe Marchand) pour resserrer les liens entre les deux pays.