Il a suffi qu’un policier soit tué dans la journée du 08 novembre pour qu’une expédition punitive soit organisée au niveau du quartier Wanindara. Des policiers armés de gaz lacrymogène, de kalachnikovs , lance-pierres et autres armes létales ont investi des domiciles de paisibles citoyens pour blesser certains, dépouiller des biens, commettre des actes ignobles au su et vu des autorités. Ce qui se passe à Wanindara doit interpeller tout défenseur des droits de l’homme et du citoyen.
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S’il faut condamner avec la dernière énergie le meurtre du jeune policier dans l’exercice de ses fonctions, il faudrait également condamner le comportement de ceux qui prétendent venger leurs collègues. La loi du talion ne devrait pas être appliquée par les agents des forces de maintien de l’ordre.
Le ministère de la justice et celui de la sécurité doivent rappeler ces policiers et tous les autres civils qui agissent de la sorte à l’ordre. Nous sommes dans un Etat de droit. La recherche des présumés auteurs du lâche assassinat du policier ne doit pas et ne peut pas justifier cette folie meurtrière, cette expédition punitive, cette hargne et cette haine envers les habitants de Wanindara et alentours.
Les violences survenues à Conakry depuis les contestations liées au non application de l’accord du 08 août ,relatif à la mise en place des exécutifs des communes, ne sont que la conséquence du manque de cohésion entre les acteurs politiques guinéens. Depuis 2010, les manifestations de l’opposition ont dépassé la barre de cent morts. Aucune justice n’a été rendue pour les victimes. Les tueries de simples citoyens qui ne sont ni de près ni de loin impliqués dans ces mouvements se suivent et se ressemblent.
Le tissu social s’est complètement effrité à cause des clivages ethniques, communautaristes et régionalistes. Le vivre ensemble et la cohésion sociale sont menacés. Par la faute des politiques, les guinéens se regardent aujourd’hui en chien de faïence, le pays glisse petit à petit vers un gouffre sans fond. Tout se passe comme si ceux qui gouvernent et ceux qui aspirent à les remplacer sont tombés de la planète mars.
Tout se passe comme si l’Etat qui devrait garantir la sécurité des personnes et de leurs biens était inexistant. Tout se déroule au su et au vu de tout le monde comme s’il n’y avait pas un commandant pour piloter ce bateau ivre.
Plus d’une centaine de morts, c’est trop. Les acteurs politiques de la mouvance et de l’opposition, les businessmen des crises, les acteurs de la société civile, les hommes et femmes des médias et autres défenseurs des droits de l’homme sont interpellés. Il est temps, que cette folie meurtrière s’arrête. Plus d’une centaine de morts, ça suffit.
AZOCA BAH