Comment Alpha a fait oublier la crise à la Cour Constitutionnelle !

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Alpha Condé ne cesse de prouver aux yeux de Guinéens qu’il est un fin adroit politique. Alors que tout le monde s’attendait à des manifestations contre l’éviction de Kéléfa Sall, remplacé par Mohamed Lamine Bangoura, à la tête de la Cour Constitutionnelle, le président guinéen a réussi à détourner les attentions des uns et des autres sur cette crise. Il a usé de plusieurs subterfuges pour parvenir à ces fins.

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Au moment où les uns et les autres se battaient pour des sit-in, il avait demandé à son ministre de l’Administration du Territoire d’annoncer l’installation des exécutifs des communes à partir du 05 Octobre. Le communiqué très vague n’avait donné aucune consigne sur comment les élections allaient se faire. Les partis politiques qui ont eu des conseillers n’ont pas tardé à critiquer cette façon de faire. Pendant ce temps, se jouait l’avenir de Kéléfa Sall à la tête de la Cour Constitutionnelle. L’élection d’un nouveau président de ladite Cour,  le 28 septembre va conduire à des annonces de manifestations à compter du 1er Octobre.

Mais à ce niveau, Alpha Condé savait compter sur l’esprit « de patriotisme et de civisme » des opposants et des acteurs de la société civile, pour éviter toute manifestation la veille de la célébration du 60ème anniversaire de l’indépendance du pays. Naturellement, pour des raisons qu’on ignore encore, le premier à mordre à l’appât n’est autre que l’Administrateur de la Cellule Balai Citoyen. Ci-devant Sékou Koundouno qui a publié nuitamment un communiqué annonçant l’annulation de manifestation. Ce qui mettait du coup l’Opposition Républicaine et les autres acteurs des Forces Vives devant le fait accompli. Tout simplement parce que c’est Sékou Koundouno qui avait fait la lettre d’information pour les marches.

Naturellement, le 03 Octobre Alpha Condé va profiter de ce temps de répit pour signer le décret confirmant Mohamed Lamine Bangoura président de la Cour Constitutionnelle. Les opposants et les acteurs de  la société civile n’ont que leurs yeux pour pleurer. Ils vont organiser des séries de rencontres pour proposer des stratégies qui peinent à être appliquées. D’autant plus que les préparatifs de l’élection des exécutifs des communes s’annoncent sur des chapeaux de roues sur fond de menaces sérieuses sur le respect de l’accord du 08 août. 

Le 05 octobre, voilà que rien ne se passe comme prévu. L’installation des nouveaux maires  est reportée. Le ministère de l’Administration du Territoire et de la Décentralisation propose un calendrier qui conduira le processus jusqu’au 15 Octobre. Dans la même lancée, Alpha Condé propose à son ministre conseiller auprès des institutions républicaines de procéder à l’installation de Mohamed Lamine Bangoura dans ses fonctions. Cette installation sera effective le 08 octobre. Et entre le 07 et le 08 Octobre, le pouvoir laisse certaines circonscriptions électorales procéder à l’installation des exécutifs des communes. Histoire de donner aux opposants et candidats indépendants de quoi s’occuper.

A Kindia, on remue à nouveau le couteau dans la plaie concernant l’accord du 08 Août qui accorde la mairie au candidat Abdoulaye Bah du parti UFDG. Un candidat fantoche nommé Mamadouba Bangoura se présente contre Abdoulaye Bah. Il est soutenu par la mouvance. Les choses restent en l’état. A Conakry, le RPG AEC confronté toujours à des conflits dans le choix de ses candidats, jouent à la victime en retardant l’installation des maires.

Les politiques sont tous concentrés sur ce processus. La page Kéléfa Sall est complètement tournée au niveau de la Cour Constitutionnelle. Il sera difficile, après l’installation des exécutifs des communes, de justifier l’organisation d’une quelconque manifestation visant à soutenir le retour de l’ancien président de la Cour Constitutionnelle. Puisqu’une autre crise,  celle du système éducatif, plus difficile à gérer, est déjà sous le nez et à la barbe du pouvoir. Mais celle-ci pourrait bien, à l’allure où vont les dispositions impopulaires prises par Alpha Condé et son gouvernement, redonner du souffle aux opposants.

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