Alpha Condé a confirmé par décret ce mercredi Mohamed Lamine Bangoura au poste de président de la Cour Constitutionnelle. Ce dernier avait été élu le vendredi 28 septembre par huit conseillers qualifiés de frondeurs. Auparavant, ils avaient signé une motion de défiance à l’encontre de Kéléfa Sall suivie d’un arrêté de destitution.
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Pourtant, face à cette crise, beaucoup de juristes avaient fait ressortir la violation de la procédure. Les conseillers auraient dû saisir la Cour Suprême qui est chargée de constater l’empêchement, les faits de parjure ou les cas de crimes et délits commis par tout membre de la Cour Constitutionnelle. Mais Alpha Condé a fait fi de toutes ces remarques.
Aujourd’hui, beaucoup d’observateurs disent qu’il a signé un décret qui va précipiter à nouveau la Guinée dans une crise sociale et politique. Déjà, les condamnations sont toutes unanimes. Cellou Dalein Diallo, chef de file de l’opposition guinéenne, a qualifié l’acte de parjure et déclaré que les opposants ne se laisseront pas faire. Pour le président du parti UFDG, Alpha cherche à travers cette crise, à planifier son projet de 3ème mandat.
Sidya Touré, président du parti UFR et Haut Représentant du Chef de l’Etat a également dénoncé le décret. Selon lui, les guinéens devraient désormais faire attention. Les acteurs de la société civile ont, eux aussi, dans l’ensemble manifesté leur désapprobation suite au décret signé par Alpha Condé. Des juristes et avocats ont aussi parlé de parjure commise par Alpha Condé qui a validé un acte qui était manifestement illégal. Selon ces hommes de droit, si la Haute Cour de Justice était mise en place, Alpha serait passé devant cette juridiction. Sans doute, en fin renard politique et ayant un agenda caché, c’est ce qui fait que le Chef de l’Etat guinéen a toujours refusé de mettre en place cette Haute Cour de Justice.
Maintenant que la page Kéléfa Sall est tournée, beaucoup d’observateurs estiment que l’acte posé par Alpha Condé, qui a suivi la voie des huit conseillers, est annonciateur de sa volonté de tripatouiller la Constitution pour un éventuel 3ème mandat. Il reviendra désormais aux guinéens de savoir conjuguer le même verbe afin de stopper cette initiative machiavélique.
A quelque chose malheur étant bon, cette confirmation de Mohamed Lamine Bangoura pourrait permettre à l’opposition guinéenne de parler d’un seul langage et surtout d’initier des stratégies communes pour freiner la route à Alpha Condé. Déjà, selon des sources concordantes, Cellou Dalein Diallo et Sidya Touré ont repris les contacts. Il n’est pas exclu qu’ils se retrouvent les prochains jours afin d’identifier des voies et moyens pour fédérer toutes les forces sociales, politiques, syndicales et les citoyens afin d’attirer l’attention sur les menaces sur la paix et la stabilité du pays. Lansana Kouyaté, président du PEDN et les autres guinéens vivant à l’étranger seraient également dans la même ligne.Tout le monde semble avoir compris la stratégie d’Alpha Condé.
En effet, le Chef de l’Etat guinéen veut jouer sur cette crise afin de retarder le calendrier électoral des législatives de 2013 et de la présidentielle de 2020. A défaut d’annoncer officiellement son intention de briguer un 3ème mandat, Alpha va donc user du machiavélisme pour régner à vie. Ceux qui le connaissent et qui l’ont approché n’hésitent pas à dire qu’Alpha serait même capable de provoquer un faux coup d’Etat pour justifier la prorogation de son mandat.
Quoiqu’il en soit, le peuple de Guinée est le plus fort. Alpha Condé a déjà réussi à tromper les guinéens. Mais il ne continuera pas à tromper son peuple tout le temps. Un jour, ce peuple le chassera du pouvoir comme les burkinabés avaient réussi à éjecter son ami Blaise Compaoré du pouvoir. Ceux qui entretiennent aujourd’hui cette crise à leurs profits, notamment en dilapidant les ressources de la Guinée, sont avertis.
Azoca Bah