Conakry, le 4 octobre 2018– Human Rights Watch (HRW) vient de publier un rapport sur l’impact des activités minières sur les communautés locales. Le rapport a pour objectif de montrer « comment les pratiques des sociétés minières bouleversent la vie et les modes de subsistance des communautés rurales ». Il s’appuie sur des travaux de recherche réalisés, entre mars 2017 et juillet 2018, notamment sur des visites de terrain, ainsi que sur des rencontres de plaidoyer.
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Les travaux se sont concentrés sur les activités minières des deux principaux exportateurs de bauxite en Guinée en 2017, la Société Minière de Boké (SMB) et la Compagnie des Bauxites de Guinée (CBG).
Nous tenons à apporter les clarifications suivantes sur ce rapport de Human Rights Watch (HRW) :
L’Etat n’a pas attendu l’intervention de HRW pour prendre des actions vigoureuses sur l’impact environnemental et social des projets miniers : en plus d’un audit indépendant fait par un bureau international et dont les résultats ont été publiquement présentés en mai 2018, l’Etat, avec l’appui de la Banque mondiale, a engagé une étude sur l’impact cumulatif des projets miniers ;
L’audit de l’Etat a couvert toutes les neuf (9) sociétés en phase de construction ou d’opérations au moment dudit audit, contrairement aux travaux de HRW limités à la SMB et à la CBG ;
L’audit de l’Etat, au-delà des entretiens et de l’analyse des dossiers (l’essentiel du travail effectué par HRW avec les limites inhérentes à cette approche), a aussi porté sur des constatations de terrain par des techniciens spécialisés ;
Les insuffisances relevées au cours de cet audit réalisé par l’Etat sont en cours de mise œuvre, comme le démontre le recrutement d’un cabinet d’experts par la SMB pour corriger ses insuffisances (contrat en cours d’exécution). L’Etat a déjà mis en place un comité pour suivre la mise en œuvre effective des mesures correctives.
HRW mentionne les efforts fournis par le Gouvernement même si l’ONG les estime insuffisants. Elle reprend aussi les conclusions du rapport d’audit commandité par le Gouvernement.
En tout état de cause, l’Etat va examiner les conclusions du rapport de HRW pour que les éléments pertinents et objectifs y figurant puissent être pris en charge par le Comité de Suivi mis en place à la suite de l’audit indépendant mené conjointement par le Ministère des Mines et de la géologie et celui en charge de l’Environnement.A cet effet, l’Etat poursuivra le travail avec tous les acteurs afin d’améliorer continuellement la situation.
Par ailleurs, il est important de noter qu’en plus des efforts de diagnostic tels que visés par l’audit des Plans de Gestion Environnementale et sociale, des décisions stratégiques à un niveau plus significatif dans le développement durable, sont également prises par le gouvernement. Il s’agit notamment de la création du Fonds National de Développement Local dont le budget annuel va représenter 15% des taxes minières à destination des collectivités, d’un fonds de développement économique local-FODEL pour les localités riveraines des mines (0,5% ou 1% du chiffre d’affaires des sociétés).
Enfin, un programme de gouvernance locale doté d’une enveloppe de 40 millions d’euros sur 5 ans est également mis sur pied avec les Partenaires Techniques et Financiers en 2018 pour accompagner les populations. Toutes les communes ont bénéficié de formations et de sensibilisations et élaborent leurs programmes annuels d’investissement et leursplans de développement local. De nombreuses ONG locales ou nationales sont impliquées dans les actions concertées avec les populations dans le sens de leur bien-être et la défense de leurs intérêts.
Le ministère des Mines et de la Géologie