Ce lundi, la journée ville morte déclenchée par l’Opposition Républicaine s’est transformée en des manifestations un peu partout dans la capitale Conakry. Mais c’est dans la commune du Kaloum que les choses ont marqué les esprits. Le milieu d’affaires de la capitale a été paralysé par des jeunes et femmes qui ont manifesté jusque devant le Palais Sekhoutoureyah pour réclamer la réouverture des classes.
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La commune du Kaloum, siège des principales banques et du pouvoir Exécutif a connu des manifestations sans précédent ce lundi. Toute la capitale a été bloquée par des manifestants qui ont marché jusque devant les grilles du Palais présidentiel. Un peu partout dans la haute banlieue, il y a eu des mouvements de jeunes et femmes. La circulation a été bloquée et des enfants munis de tableaux noirs pour simuler des cours ont occupé les artères de la capitale.
Les manifestations de ce lundi et les précédentes depuis que le SLECG a commencé sa grève et l’opposition ses contestations contre les résultats des communales, témoignent de la déliquescence de l’Etat. Ce sont des signes d’une fin de règne pour Alpha Condé et son équipe gouvernementale qui ont perdu la confiance de tout le monde. Même les ambassades occidentales, notamment la France, ont commencé à déconseiller à leurs ressortissants de fréquenter la Guinée et certains de ses quartiers chauds.
Le malaise que connaît actuellement la Guinée est consécutif à une mauvaise gestion du pays et surtout au manque de cohésion de l’équipe gouvernementale face aux problèmes qui assaillent le pays. C’est un secret de polichinelle que de dire qu’Alpha Condé est très mal entouré et que lui-même constitue un véritable problème.
Le Chef de l’Etat guinéen n’a pas su à temps prendre à bras-le-corps les revendications légitimes des syndicalistes et des politiques. Alpha Condé a pensé qu’en essayant de rouler tout le monde dans la farine ou d’acheter tout le monde, il allait trouver une solution aux problèmes. Il s’est lui-même roulé dans la farine, comme le disait l’opposant Cellou Dalein Diallo.
L’atmosphère qui prévaut en Guinée de nos jours rappelle celle de 2007 où l’Etat (ou ce qui en restait) était complètement nu face aux revendications syndicales. Une ambiance de fin de règne qui avait conduit feu Général Conté à décréter l’Etat de siège. A l’allure où vont les choses de nos jours, nous ne sommes pas du tout loin d’un tel scénario pour sortir de cette chienlit. Ça pourrait être la seule meilleure chose qu’Alpha ferait avant de partir. Une sorte de chant de cygne pour son régime et lui.