Année 2017 :Un bilan négatif en matière de politique interne pour Alpha Condé !

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 Alpha Condé, le Président en exercice de l’Union Africaine (UA), aura beaucoup plus rayonné sur la scène internationale et régionale en cette année 2017.  Il a battu le record de voyages au niveau de tous les chefs d’Etat du continent. De la France en Allemagne en passant par le Japon, la Chine, le Kazakhstan, la Jordanie, le Kirghizstan, la Russie, le Viêt-Nam, le Maroc, la Côte d’Ivoire, la Sierra Leone, le Togo, le Nigeria, l’Ethiopie, la Turquie, l’Egypte jusqu’aux Etats-Unis, Alpha Condé a utilisé les fonds publics guinéens pour se faire plaisir.

 

En véritable pigeon voyageur en 2017,  Alpha est revenu dans la plupart de ces voyages les mains vides. A part la Chine, où il avait réussi à obtenir un accord de financement à hauteur de 20 milliards de dollars contre l’exploitation des ressources minières et la France où le PNDES a pu obtenir des intentions de financement à hauteur de 21 milliards de dollars et la Russie qui a annulé près de 13 milliards de dette, on ne voit pas d’autres résultats pour le pays.

Placement des fonds à l’étranger !

Cependant, le Président Condé, selon ses détracteurs, a largement profité de ces sorties en vidant les caisses de l’Etat. Voyageant en jet privé et accompagné souvent de courtisans, il a dépensé plusieurs milliards de dollars qui auraient pu aider à résoudre des questions d’employabilité des jeunes, d’accès à la santé, à l’éducation et au bien-être social.

En plus des fonds utilisés pour louer des jets privés, Alpha Condé et sa suite profiteraient de leurs voyages pour placer des fonds dans des banques en Arabie Saoudite, aux Emirats Arabes Unis et dans d’autres paradis fiscaux.  Le Président guinéen et son entourage ont fait main basse sur les mines du pays à travers des sociétés écrans gérées par des amis et copains de son fils Alpha Mohamed Condé. Ce dernier a été cité dans plusieurs affaires de corruptions et de blanchiment d’argent.

En juillet 2017 déjà, l’agence anticorruption britannique ouvrait une enquête sur le groupe anglo-australien « Rio Tinto ». Plusieurs de ses responsables en poste en Guinée sont suspectés d’avoir versé près de 10 millions de dollars en 2011 à un proche du président Alpha Condé, afin d’obtenir un permis d’exploitation pour le gisement de fer du Simandou.

Les projections de croissance à 6,7% pour la fin d’année 2017, l’inflation ramenée à près de 8,5% en 2016 et le solde de base réduit à 0,7% du PIB,ne constituent qu’un leurre face à l’immensité de la corruption et de la mauvaise gouvernance. Le revenu national est très mal partagé et la majorité des guinéens continue à croupir dans la pauvreté alors que les apparatchiks au pouvoir se la coule douce.

Une politique intérieure à bout-de-souffle !

Alpha Condé s’est montré un grand spécialiste de la manipulation des populations et des communautés. Il fait mille et un voyage à l’étranger et se tape des petites sorties à l’intérieur du pays. Mais à ce niveau, il ne fréquente point les endroits où il y a eu des revendications mais là où il compte de militants. Personne ne l’a vu à Boké pour essayer de calmer les nerfs des jeunes qui s’étaient révoltés dans cette localité. On ne l’a pas, non plus, vu à Beyla encore moins Macenta. A l’inverse, il a fait une virée à Kérouané, Kankan, Kouroussa et Banankoro des villes qui, malgré leur soutien indéfectible au RPG Arc-en-ciel, ont été secouées par des remous sociaux.

Alpha Condé aura également brillé par son absence dans la résolution de la crise politique liée à la non-application de l’accord du 12 Octobre 2016. Il a fallu plusieurs manifestations et villes-mortes organisées par l’Opposition avec leurs corollaires de morts et blessés pour que les lignes bougent.

Sur le plan social, la grève déclenchée par Aboubacar Soumah, Secrétaire Général adjoint du SLECG a été très mal gérée par Alpha et son gouvernement. Après avoir diabolisé Soumah et ses camarades, Alpha Condé a fini par accepter la négociation. Mais le vrai visage du régime Condé qui migre petit à petit vers la dictature a été l’injonction faite aux radios privées, sous menace d’être fermées, de ne pas donner la parole à Aboubacar Soumah. Une véritable dérive contre les médias privées qui s’est matérialisée par la fermeture de plusieurs radios pour non-paiement de redevances et renouvellement des licences. Si on ajoute à tout cela les violences faites à l’encontre des journalistes dans l’exercice de leur métier, l’avenir s’annonce sombre en 2018. Et pour les médias et pour tous les guinéens.

Azoca Bah

 

 

 

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