Les radios privées Sabari FM, Gangan FM et Djigui FM n’émettent pas depuis ce lundi. Une fermeture consécutive au non paiement des frais de redevances et de renouvellement des licences. L’Autorité de Régulation des Postes et Télécommunication (ARPT) est passé à l’acte dans un contexte déjà très tendu entre l’Etat et les radios privées.
Fin Novembre, Alpha Condé en personne avait menacé de fermer toute radio qui donnerait la parole au syndicaliste Aboubacar Soumah. Le Président guinéen était aussi largement revenu sur les redevances que les radios privées doivent à l’Etat. Il avait déclaré qu’il donnerait l’ordre à l’ARPT de fermer toute radio qui ne serait dans les normes.
Le montant total que les radios privées doivent au Trésor Public guinéen s’élevait au départ à quelques six milliards de Francs Guinéens. Après un contentieux avec la HAC qui avait bloqué les chèques de la subvention 2017 de quelques radios qui n’étaient pas justement en règle, certaines ont épongé une partie de la dette. Naturellement après avoir encaissé la subvention. Le montant total qui resterait à payer serait de 3 milliards 500 millions GNF.
Mais le non-paiement de ces redevances et ses fermetures n’est qu’un prétexte d’un plan bien ficelé par Alpha Condé pour museler les radios privées. L’Union des Radios et Télévisions Libres de Guinée (Urtelgui) avaient refusé de donner la parole à Aboubacar Soumah lors d’une synergie organisée pour protester contre la menace d’Alpha Condé dans l’optique de ne pas pousser l’Etat à fermer les radios qui devaient des redevances. Apparemment, la stratégie n’a pas produit les résultats escomptés. Sans doute pour montrer qu’il ne blague pas, Alpha Condé a commencé par fermer Sabari FM ci-devant propriétaire du président de l’URTELGUI. Demain, à qui le tour ?
