L’annulation de l’élection présidentielle au Kenya a surpris plus d’un sous les tropiques. C’est une première en Afrique. Même le Président déclaré élu n’en revient pas, dit que six personnes ont choisi d’annuler le vote de plusieurs millions de kenyans. Uhuru Kenyatta a tout de même accepté le verdict de la Cour Constitutionnelle.
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C’est un précédent qu’il faudrait saluer en Afrique. D’autant plus qu’il y a eu d’autres élections où les vols et autres truquages ont été avérés mais le Président sortant a été déclaré vainqueur par la Cour Constitutionnel. Le dernier exemple en date est celui de Jean-Ping au Gabon. Il avait eu les mêmes problèmes de tripatouillages et d’échanges des voix au niveau de la région d’où est originaire le président Ali Bongo Ondimba. Même les observateurs internationaux avaient constaté les irrégularités dans la présidentielle gabonaises. Cela n’avait pas freiné l’élan des membres de la Cour Constitutionnelle pour déclarer le Président Sortant vainqueur. Jusqu’à présent, Jean-Ping ne s’avoue pas vaincu. Le pauvre !
Au Kenya , des observateurs internationaux avaient déclaré que les « irrégularités constatées n’étaient pas de nature à entacher la crédibilité du scrutin » (la même rengaine). Ils ont reçu un pied de nez de la part de la Haute Juridiction du pays. Raila Ondingo, l’opposant historique et son équipe avaient bien documenté les fraudes et saisi la Cour Constitutionnelle.
L’opposant est sorti là où personne ne l’attendait. Malgré les violences qui ont émaillé l’après scrutin et qui ont fait au moins une vingtaine de morts, il a fait recours devant les juges électoraux. Le pouvoir s’attendait à ce qu’il refuse de porter plainte en entretenant la violence dans les rues. Il n’a pas mordu au piège. Sans doute, lui-même, ne s’attendait pas à cette décision de la Cour Suprême Kenyanne.
En Afrique, ils sont nombreux à n’avoir pas eu cette chance. En tout cas, la voie est ouverte pour tous les présidents des Cours Constitutionnelles en Afrique de prouver désormais que la validation d’une élection contestée n’est pas une simple formalité. Cette décision donne du courage aux opposants qui, un peu partout sur le continent, hésitaient à saisir ces juridictions en argumentant qu’ils connaissent d’avance les décisions. Il faudrait qu’en Afrique, des juges comme ceux du Kenya, soient des garants que les institutions peuvent bien permettre d’obtenir des scrutins crédibles et transparents. Qui l’oserait demain ?