Les victimes des répressions de janvier et février 2007 demandent justice

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Paris, Conakry, le 23 janvier 2017 – A l’occasion du dixième anniversaire de la répression violente des manifestations organisées par les principaux syndicats du pays en janvier et février 2007, la FIDH et l’OGDH, qui sont constituées parties civiles aux côtés des victimes, appellent à l’accélération des enquêtes, à l’audition et à l’inculpation des individus présumés responsables de ces exactions.

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Le 10 janvier 2007, les centrales syndicales guinéennes avaient lancé une grève générale pour protester contre la mauvaise gouvernance, la cherté de la vie et le déficit démocratique qui caractérisaient le régime du général Lansana Conté, au pouvoir depuis près de 25 ans.

Le 22 janvier, des bérets rouges de la garde présidentielle et des éléments des forces de l’ordre ouvraient le feu à Conakry sur les manifestants, faisant des dizaines de morts et des centaines de blessés. La répression, qui s’est poursuivi pendant plusieurs semaines et s’est propagé dans presque toutes les villes du pays, s’est finalement soldée par un bilan de plusieurs centaines de morts, des milliers de blessés et des dégâts matériels considérables.
En mai 2012, l’OGDH et la FIDH ont porté plainte devant la justice guinéenne et se sont constituées parties civiles aux côtés des victimes, donnant lieu à l’ouverture d’une information judiciaire qui est toujours en cours. Après bientôt quatre ans de procédure, plusieurs dizaines de victimes ont pu être entendues, mais, compte tenu de l’ampleur et de la complexité du dossier, un important travail reste encore à mener par la justice guinéenne pour rendre possible l’audition des victimes et témoins sur l’ensemble du territoire et avancer enfin dans l’établissement des responsabilités.

« L’OGDH et la FIDH, qui accompagnent devant la justice un grand nombre de victimes de la violence d’État, dont celles du 28 septembre 2009, appellent les autorités à apporter aux magistrats en charge  du dossier tout le soutien et les moyens matériels nécessaires pour enquêter efficacement sur les exactions commises en janvier et février 2007 et identifier les présumés responsables de ce qui constitue l’une des plus graves violations des droits humains des dernières années en Guinée  », a déclaré Me Drissa Traoré, vice-président de la FIDH.

Si, comme en témoignent les avancées récentes dans le dossier du 28 septembre 2009, les efforts consacrés par les autorités à la lutte contre l’impunité et au renforcement des institutions judiciaires ont permis des avancées importantes, l’État doit répondre également à l’attente de justice exprimée par les milliers de victimes de violences politiques commises au cours du demi-siècle de régimes autoritaires qu’a connu la Guinée.

« La tenue des procès des événements de 2009 et de 2007 permettraient à la Guinée de définitivement tourner une page de son histoire. Cependant, l’instauration d’un Etat de droit pérenne  passe également par la recherche de la vérité sur toutes les violations passées des droits humains.  C’est pourquoi nous appelons à la mise en place dans les meilleurs délais d’une commission nationale justice, vérité et réconciliation, ainsi que s’y est engagé le président Alpha Condé.», a déclaré Abdoul Gadiry Diallo, président de l’OGDH.

Pour accompagner la justice, nos organisations mènent des enquêtes et apportent une assistance judiciaire gratuite aux victimes de ces événements afin qu’elles puissent participer à la procédure et que leur droit à la justice, à la vérité et à la réparation soit reconnu.

Pour en savoir plus sur le travail de la FIDH en Guinée, visitez waitingforjustice.org.

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