Le président guinéen, Alpha Condé, se rend ce vendredi en Gambie pour une médiation de la dernière chance auprès de Yahya Jammeh qui refuse toujours de quitter le pouvoir. En cas d’échec, la Cédéao aura recours à la force. Une opération militaire ouest-africaine a d’ailleurs été déclenchée jeudi en fin de journée. Elle n’est que suspendue ce matin, dans l’attente du résultat des ultimes pourparlers.
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9h35 : Alpha Condé vient de décoller de Nouakchott en Mauritanie. Il a donc pris la direction de Banjul.
9h30 : Alpha Condé saura-t-il convaincre Yahya Jammeh de monter à bord de son appareil et de partir en exil ? On le saura à midi, heure de la fin de l’ultimatum fixé à l’ex-président Gambien par la Cédéao. Le choix d’Alpha Condé, qui est accompagné d’une délégation sierra léonaise et mauritanienne pour cette mission de la dernière chance, est parfaitement logique. Depuis plusieurs jours, le numéro un guinéen manifestait sa disponibilité pour aider à résoudre la crise. Il a dépêché depuis hier à Banjul son conseiller, Tibou Kamara, très proche de Yahya Jammeh avec qui il a des liens familiaux. Alpha Condé prône le dialogue. Il est opposé à la solution militaire. Pour autant, il a fait savoir par son porte-parole qu’il était totalement solidaire des décisions de la Cédéao.
9h15 : La force de la Cédéao déployée sur le terrain compte près de 7 000 hommes venus de cinq pays : Nigeria, Sénégal, Ghana, Mali et Togo.
9h : Des milliers de Gambiens continuent encore de fuir leur pays. Le rythme s’est surtout accéléré entre mercredi et jeudi. Notre reporter a suivi des agents d’une ONG locale engagée dans le recensement des réfugiés dans quatre communes du département de Sindian près de la frontière gambienne.
8h45 : Des contingents de la Cédéao sont prêts à avancer sur les points stratégiques : Banjul, bien évidemment, mais aussi sur Kanilai au sud-est, à environ une heure trente de route de la capitale. Cette commune, village natal de Yahya Jammeh, est une place forte. L’ex-président y a fait construire une immense enclave. Et depuis quinze jours, les troupes d’élite gambiennes y sont prépositionnées. Des tranchées ont d’ailleurs été creusées, car Kanilai est collée à la frontière. De l’autre côté, c’est la Casamance. Jeudi, c’est d’ailleurs dans cette région qu’il y a eu les uniques échanges de coups de feu entre les troupes Cédéao et des éléments, visiblement d’une rébellion – une information de l’Agence France Presse – celle du Mouvement des forces démocratiques de Casamance, le MFDC, réputé proche de Jammeh.
► A (re)écouter : Revue de presse Afrique – A la Une : Gambie, un pays, deux présidents
8h30 : Yahya Jammeh paraît très isolé. Jeudi soir, il y a même eu des célébrations dans la capitale, à la suite de la prestation de serment d’Adama Barrow à Dakar. Pendant toute la journée, Banjul avait pourtant des allures de ville fantôme avec des rues désertes. Mais dès la prise de fonction officielle du nouveau président, des klaxons ont commencé à retentir dans les rues, des gens sont sortis. Il n’y avait pas de forte présence militaire visible dans la capitale. Des policiers et des soldats ont même été vus en train de célébrer avec la population et parmi eux le chef d’état-major des forces armées gambiennes.
8h15 : Selon notre correspondante à Banjul, la situation est aussi calme dans la capitale gambienne. « La ville se réveille et ses habitants sont dans l’attente de voir comment vont se dérouler les événements des prochaines heures ».
8h : Guillaume Thibault est l’envoyé spécial de RFI à la frontière entre la Gambie est le Sénégal. A côté du lieu où sont postées les troupes ouest-africaines. « Tout est calme ce matin, ici comme sur l’ensemble du front ». La Gambie est enclavée, entourée par le Sénégal, et l’état-major des forces de la Cédéao basées en ce moment à Dakar joue sur cette faiblesse géographique. Cinq pays participent : le Nigeria, le Sénégal, le Ghana, le Mali et le Togo. Sont également engagées et prêtes à intervenir des forces navales. Un navire de guerre du Nigeria est positionné au large de Banjul. Et enfin, des capacités aériennes. Là encore, ce sont notamment des avions de l’armée du Nigeria qui sont prêts à décoller de Dakar, à appuyer les mouvements au sol. Des survols à basse altitude ont d’ailleurs été observés hier au-dessus de Banjul, des aéronefs qui ont mené uniquement des opérations de reconnaissance.
7h30 : La Gambie est prise en étau ce matin, le terrain est quadrillé par ces forces de la Cédéao. C’est un moyen de pression énorme sur Yahya Jammeh. L’ultimatum pour l’ex-chef de l’Etat est clair. Il a jusqu’à midi pour quitter le pays. Et si Alpha Condé échoue, l’ensemble de ces troupes seront alors déployées. L’intervention militaire engagée hier en fin d’après-midi, dès l’investiture du président Adam Barrow, stoppée en début de nuit pour permettre cette négociation pourrait alors reprendre. Même si le dispositif est prêt, la Cédéao a toujours cherché une issue pacifique et tous les chefs d’Etat de la sous-région préféreraient un départ de Yahya Jammeh sans avoir à tirer de coup de feu.