Il y a beaucoup d’enseignements à tirer de la nouvelle crise politique en Guinée. L’Opposition Républicaine sort affaiblie et divisée à cause du point 2 de l’accord du 2 Octobre qui suggère la désignation des chefs de quartiers et de districts au prorata des résultats des élections communales. Alpha Condé avait pourtant pris l’engagement de respecter et de faire respecter les résultats du dialogue. Mais c’était compter sans l’Assemblée Nationale qui n’a pas réussi à examiner le projet de loi soumis à elle par le gouvernement.
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Beaucoup d’observateurs disent aujourd’hui que c’est l’Opposition Républicaine la plus grande perdante de cette affaire. C’est une grosse erreur ! Au contraire, jusqu’à la dernière minute, l’Opposition Républicaine (qui sans doute voyait beaucoup d’avancées dans l’accord du 12 octobre en sa faveur) a défendu le projet de révision. Ils ont un peu manqué de sagesse en constatant que le RPG Arc-en-ciel n’avait pas été très présent dans les médias pour défendre les conclusions de l’accord (sans doute parce qu’il avait constaté que l’accord était plus favorable aux opposants).
Malgré tout, ce sont les députés de l’Opposition qui avaient été le premier à alerter l’opinion nationale et internationale sur le fait que c’est un projet de Code Electoral erroné qui avait été déposé au Secrétariat du Parlement. Une alerte qui avait permis rapidement de rectifier le tir. A ce niveau également, ils ont un peu manqué de vigilance. Les membres du RPG Arc-en-ciel avaient minimisé cet incident, estimant que les corrections auraient pu être remises au Parlement. Qu’à cela ne tienne !
Mais le plus gros perdant dans cette affaire, c’est Alpha Condé. Même si certains pensent que c’est Amadou Damaro Camara, président du groupe parlementaire RPG AEC qui mine tout, la main d’Alpha n’est pas, non plus, propre. Il est difficile, voire impossible de croire que le groupe RPG Arc-en-ciel et ses alliés (Alliance Libéral de l’UFR) puisse bloquer le projet de révision du Code Electoral sans qu’Alpha n’en soit informé. Même si le Chef de l’Etat pourrait se blottir derrière l’indépendance des parlementaires, des observateurs estiment que s’il avait mis du sien, la crise politique n’allait pas repartir de plus belle.
Cette nouvelle crise malheureusement, n’arrangera pas les affaires d’Alpha Condé. Ce dernier avait officiellement annoncé qu’il allait respecter et faire respecter les résultats du dialogue politique. C’était à l’occasion d’une audience qu’il avait accordée à Cellou Dalein Diallo, chef de fil de l’Opposition Guinéenne. En attendant une éventuelle rencontre de ces deux hommes, pour tirer les leçons du quasi-échec (pour ne pas dire échec total) du dialogue, les businessmen des crises, eux, se frottent les mains !