Mama Kanny Diallo : La planification au centre de la cohésion de l’action gouvernementale !

0
149

Mme Mama Kanny Diallo, ministre guinéenne du Plan et de la Coopération Internationale était l’invitée de l’émission « Guinée Actu, itinéraire économique » animée par Aboubacar Camara sur la Télévision nationale, le 27 septembre dernier. Elle est revenue sur son bilan, les efforts fournis pour amener des projets pour le développement de la Guinée et d’autres sujets liés à la gestion des fonds de contrepartie.

 

Avant d’être nommée ministre, Mama Kanny était économiste-pays à la BAD. Riche de son expérience avec les experts du FMI et de la Banque Mondiale, Mama Kanny Diallo, elle dit maîtriser son domaine afin de relancer le département du Plan et de la Coopération internationale. «  Nous avons évalué les objectifs du départements. A ce jour, il y a un certain nombre de chantiers que nous mettons en place. Nous avons identifié les problèmes et fixé des objectifs. J’ai commencé par réorganiser le département, qui regroupe le Plan et la coopération. En fusionnant, il fallait s’assurer qu’il n’y a pas de redondance. On a élaboré un manuel de procédure pour le fonctionnement de façon logique des fonctionnaires pour qu’il y ait une harmonie pour avoir des résultats », souligne-t-elle.  

Selon Mama Kanny, la planification a été mise au centre de la cohésion de l’action gouvernementale pour le financement du développement de la Guinée. «  On a élaboré un document cadre qui a été partagé à tous les départements. Nous sommes partis  de l’existant en tenant compte du plan quinquennal qui malheureusement n’a pas été exécuté tel qu’on le souhaitait à cause des fluctuations sur le marché international, la crise Ebola. Il y avait un vide qu’il fallait combler par l’établissement d’un document inclusif », note-t-elle.

Concernant l’amélioration des données statistiques, elle dit que le département  a concentré beaucoup d’efforts pour s’assurer qu’il y a une amélioration de la qualité. Pour se faire, l’Institut National des Statistiques doit travailler avec tous les départements sectoriels, pour qu’il y ait une harmonie dans les données. « On ne va plus utiliser des chiffres de 2002 pour indiquer des indicateurs de performances du PIB pour 2016… »,  insiste Mme Kanny.

Pour ce qui est de la polémique née après le rattachement de la Direction Nationale des Investissements au Plan et à la Coopération, la ministre dit que des dispositions ont été prise pour la réintégration de cette direction au sein du département. « Aujourd’hui, on a unifié celle qui était au Plan et celle qui était à la Coopération. Nous avons maintenant la possibilité d’identifier les problèmes : on rapproche les demandes des réalisations de projets sur le terrain… »,  ajoute-t-elle.

 Plus loin, elle enchaîne :  « à chaque fois que je demandais une information, le résultat variait en fonction de la personne que j’avais en face. Les gens ne savaient pas ce qu’ils devaient faire. Ils ne maîtrisaient pas leurs responsabilités. J’ai demandé l’élaboration d’un manuel de procédure qui sera disponible fin octobre. Il permet de responsabiliser les gens dans le travail. Celui qui prend le manuel sait ce qu’on attend de lui et ça simplifie tout ce que j’ai trouvé un place…. »

-Sa touche particulière aura été aussi  d’évaluer ce qui a été fait dans le passé. « Quand il y a beaucoup de documents de planification, il y a problème. Un pays, doit avoir un seul plan. Sinon, même les partenaires sont perdus. On a réinstallé la Planification dans le processus de développement. Le premier plan qui a été introduit en 2011 a pris fin en 2015. Les partenaires ont exigé qu’on mettre en place un document de réduction de la pauvreté….Il faut bâtir sur l’existence, faire le constat et élaborer un document qui va tenir compte de tout ce qui a été fait pour sortir le document Guinée Vision 2020-2040. Nous allons intégrer la planification dans tout ce qui est développement économique en tenant compte des 17 objectifs  du Millénaire pour le  développement durable », précise Mme Mama Kanny.

Elle persiste et signe que l’élaboration du nouveau Document Stratégique de Lutte Contre la Pauvreté se fera avec tout le monde à travers des groupes de travail sur les vrais problèmes de la société. Il s’agit d’une approche intégrée. « Nous ne voulons pas que les partenaires viennent nous imposer une stratégie de réduction de la pauvreté. Nous connaissons nos contraintes, nous savons où nous voulons aller. Le rôle des partenaires sera de nous accompagner dans ce processus ».

Dans le passé, souligne-t-elle, il y a eu beaucoup de mobilisations de ressources mais la réalisation n’a pas suivi. Ce qui fait que les partenaires réduisent leurs interventions.  Aujourd’hui, il y a un grand effort de mobilisation de la part de tous les membres du gouvernement pour engranger des fonds pour la Guinée. Aujourd’hui, les partenaires ont une perception différente de la Guinée. Ils pensent qu’on est sur la bonne piste puisqu’on a commencé à identifier les vrais problèmes….

Enfin, évoquant la gestion des fonds de contrepartie, elle note qu’ il y a des difficultés  au  niveau du  recouvrement.  « Nous avons envoyé des correspondances à ceux qui n’ont pas encore remboursé. Si d’ici à la fin du mois de novembre ils ne se mettent pas en règle, nous allons publier leurs noms. » A bon entendeur ?

 

Commentaire