Si par malheur Soulay Thi’ânguel avait été convoqué par n’importe quel tribunal pour « complicité d’assassinat » dans le cadre du dossier Mohamed Koula Diallo, je me serais porté témoin et même co-accusé. Pour dire que le juge guinéen s’était trompé de personne. Il s’était d’ailleurs trompé, en parlant d’un certain Thi’ânguel se disant chargé de communication de l’UFDG. Pourquoi ont-ils eu peur d’appeler le gueulard par son nom ?
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On ne peut pas ne pas s’indigner de la bassesse avec laquelle le guinéen cherche à traîner dans la boue son prochain rien que pour des considérations politico-politiciennes. Bah Oury (qui connaît bien Thi’ânguel) aurait dû réfléchir avant de suggérer à ses avocats d’accuser gratuitement un citoyen qui n’avait même pas été entendu par un juge d’instruction.
L’effet escompté, qui consistait certainement à faire arrêter Thi’ânguel, alors que le dossier est clos, n’a malheureusement pas produit de résultats. La différence entre Bah Oury et moi, c’est qu’il n’a sans doute connu que Thi’ânguel le « politicien », Directeur de la Cellule de Communication du parti UFDG. Le Souleymane Bah que j’ai connu, et qui est devenu Thi’ânguel à travers ses « chroniques » dans le satirique Le Lynx et dans ses « Tranchantes » sur Lynx FM, ne peut pas être complice de l’assassinat même d’une mouche. Pour ne pas dire qu’il ne peut pas tuer même une mouche. Elhadj Mohamed Koula Diallo, qui a fréquenté l’homme, a dû se retourner dans sa tombe, en écoutant les élucubrations des robins de Bah Oury.
J’ai rencontré Souleymane Bah (ou s’il faut bien l’appeler Thi’ânguel maintenant), en 1994 sur les bancs de la Faculté des Lettres et Sciences Humaines de l’Université Gamal Abdel Nasser de Conakry. C’était déjà un féru de culture, un peu gringalet (comme moi à l’époque), turbulent et intelligent. De cette période à nos jours, je ne l’ai pas connu violent ni dans le ton ni dans le regard. En classe de Lettres Modernes, il nous a fait aimer le théâtre très tôt.
Avec sa troupe de théâtre Djibril Tamsir Niane, il nous a fait tous pleurer lorsqu’il présenta « La Page de l’histoire »,dans la grande salle des fêtes de l’Université. D’ailleurs, depuis cette pièce, je n’ai jamais raté toutes les autres qu’il a eues à mettre en scène dont la dernière n’est autre que « Danse avec le diable ». Même quand Thi’ânguel vous invite à danser avec le diable, il finit toujours par faire appel aux anges.
Son style, qui ne fait pas dans la langue des bois, est certes provocateur, sarcastique et parfois même violent. Mais de-là à penser que l’homme est lui-même violent, c’est un pas qui a été vite franchi par ses détracteurs. Même quand il dit qu’il « ferme sa gueule », Thi’ânguel est loin d’être du genre des « béni oui-oui » qui la ferme à tout moment.
Après une Licence en journalisme obtenue à la Faculté des Lettres, il s’est envolé pour la France. Après de brillantes études à Lilles puis à Lyon, en 2004 il décroche un Doctorat en Sciences de l’Information et de la Communication à Lyon 2. L’étudiant que j’ai connu et avec lequel j’ai toujours gardé le contact, est toujours resté le même : un homme non violent.
Je ne pense pas que la politique, qu’il a embrassée tout dernièrement, puisse le pousser à franchir le Thi’ânguel, pour ne pas dire le Rubicon. Pourtant, il a été témoin de tant de violences politiques exercées à l’encontre des militants de l’Opposition. Il a frôlé la mort en 2009 lors du massacre du stade du 28 septembre 2009. Cette bestialité, cette ignominie, cette barbarie humaine, n’a pu le rendre inhumain. Non, rien ne peut rendre Souleymane Thi’ânguel violent. Il ne peut pas être complice de l’assassinat d’un journaliste, son confrère. Même s’il se considère communicant, Thi’ânguel n’en demeure pas moins un homme du micro et de la plume. Ceux qui veulent bâillonner l’impertinent chroniqueur et metteur en scène devraient chercher d’autres raisons ailleurs. Mais leur crime, pour avoir osé « souiller l’honneur et la dignité de Thi’ânguel » ne restera pas impuni. Soulay Thi’ânguel, tel que je l’ai connu, ne peut être un criminel !
Azoca Bah