Le Président Alpha Condé, qui avait jusque-là réussi à déjouer toutes les grèves, moyennant des espèces sonnantes et trébuchantes, est confronté depuis ce lundi au plus grand débrayage des syndicalistes. Depuis son accession au pouvoir en 2010, l’ancien opposant historique qui avait toujours soutenu les syndicalistes durant le règne de feu Général Conté est face à un dilemme aujourd’hui : reculer ou maintenir sa position.
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Les syndicalistes, eux, ne comptent pas du tout reculer. Ils soutiennent que la grève est maintenue pour ce mardi 17 février. Ils veulent obtenir satisfaction. Le mouvement a été largement suivi par la majorité des travailleurs et surtout par la population qui tire le diable par la queue.
Malgré ce constat, le gouvernement veut jouer à l’usure du temps en refusant de proposer une alternative aux syndicalistes. Pire, toutes les stratégies sont utilisées pour diaboliser les syndicalistes. Le RPG Arc-en-ciel a été le premier à demander à ses militants de ne pas respecter le mot d’ordre de grève. Ce qui n’a eu aucune incidence sur le mouvement.
Pour le gouvernement, les revendications syndicales peuvent avoir des conséquences lourdes sur les recettes et dépenses de l’Etat. La baisse du prix du litre à la pompe, de 8000 GN à 5000 GNF est le nœud gordien du problème. Les hydrocarbures, selon le Premier Ministre, Chef du Gouvernement Mamadi Youla, les hydrocarbures constituent une des sources privilégiées des recettes fiscales.
Une baisse du prix du carburant entraînerait une perte annuelle de l’ordre de 330 milliards GNF (les recettes sur la taxe sur les hydrocarbures étaient estimées à 900 milliards GNF en 2015).Le gouvernement semble avoir opté pour la crise sociale. Il ne veut pas du tout gérer une crise économique.
Toujours est-il qu’Alpha Condé aura du pain sur la planche, les prochains jours. Les universités privées sont également en grève et l’opposition républicaine compte relancer ses activités.