Officiellement, Cellou Dalein avait quitté la Guinée pour se reposer après une campagne électorale très intense. Officieusement, il avait « fui » le pays pour éviter une éventuelle rencontre avec Alpha Condé, au moment où ce dernier essayait de prendre langue avec ses challengers à la présidentielle du 11 octobre. Maintenant qu’il est rentré au pays ce 03 janvier 2016, il aura beaucoup de défis à relever.
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Le premier défi qui attend Cellou Dalein Diallo, courant 2016, c’est la redynamisation du parti Union des Forces Démocratiques de Guinée (UFDG). Sa formation politique traverse une crise de leadership marquée par des exclusions et suspensions. Dans un contexte où Bah Oury, vice-président de l’UFDG, compte rentrer en Guinée pour s’occuper de l’UFDG, Cellou devrait savoir ménager les uns et les autres pour éviter des scissions et divisions qui n’arrangeraient que le RPG Arc-en-ciel et ses alliés.
Il faudrait laver le linge sale en famille comme ça avait été le cas lors du conflit l’opposant au même Bah Oury. Sinon, le péril viendrait de l’intérieur même de l’UFDG où certains ne partagent pas, et c’est une bonne chose, la manière dont le parti est géré. La refondation tant réclamée par les partisans de Bah Oury devrait être prise en compte. Cellou ne devrait pas dormir sur ses lauriers de président légal et légitime du parti. Il ne devrait pas, non plus, écouter les esprits divisionnistes qui veulent faire de Bah Oury le baudet. Les mauvais choix politiques faits en 2015, notamment l’alliance mort-né avec les FPDD de Moussa Dadis Camara, doivent être évités.
Le deuxième défi qui attend Cellou, est celui de rassembler l’opposition (ou ce qui en reste ?). Il lui faudrait, à ce niveau également, savoir ménager les uns et les autres. Ceux qui flottent ou qui ont tendance à vouloir avoir un pied à l’opposition et l’autre à la mouvance, comme l’UGDD de Georges Ghandy Faraguet Tounkara, doivent être géré avec tact.
Des rapprochements avec le PEDN de Lansana Kouyaté devraient être la priorité. Le Bloc Libéral de Faya Millomono, qui veut se repositionner confortablement comme la deuxième force de l’opposition, suite aux résultats de la présidentielle du 11 octobre, doit être accepté comme tel.
Ceux qui veulent créer une autre opposition, comme la Coalition des Partis Politiques pour la Rupture (CPR), mériteraient également une attention particulière de la part du chef de fil de l’opposition. L’idéal serait de concrétiser les états généraux de l’opposition avant fin mars 2016. Ce qui aiderait cette opposition à mieux se positionner en prélude aux élections communales de juin 2016. Et Cellou devrait dès maintenant commencer à exiger la tenue à temps de ces consultations électorales. L’idée d’une prorogation du mandat d’Alpha Condé doit être combattue et tuée dans l’œuf. Seule une opposition unie parviendra à mobiliser toutes les forces vives pour contrecarrer les velléités des révisionnistes.
Le troisième et dernier défi de Cellou Dalein Diallo sera d’assumer confortablement son statut de chef de fil de l’opposition. Il lui reviendra désormais de représenter valablement cette opposition à tous les grands rendez-vous nationaux. Il ne devrait plus fuir les rencontres officielles et autres cérémonies auxquels il est convié en sa qualité de chef de fil de cette opposition.