A vous toutes, et à vous tous, je souhaite, du fond du cœur, une excellente année 2016 ! Que l’année nouvelle apporte au pays tout entier la concorde et le réconfort. Qu’elle nous protège définitivement d’Ebola et de toute autre menace épidémiologique ! Que la brise du renouveau souffle enfin dans nos demeures et dans nos rues ! Que la maison Guinée devienne pour de bon un havre de paix, de liberté et de fraternité ! Que notre pays cesse d’être ce bateau ivre de la misère et de la discorde et en proie aux mauvais vents de la manipulation ethnique et de la mal- gouvernance !
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C’est pour moi l’occasion renouvelée de rendre hommage à celles et à ceux qui se sont sacrifiés pour le triomphe de la justice et de la démocratie en Guinée. Je pense à nos morts et à leurs familles endeuillées, à ceux qui sont dans la souffrance à cause des violences politiques, à nos militants détenus injustement.
Je voudrais exprimer ma compassion aux victimes d’Ebola, rendre hommage au corps médical guinéen et exprimer ma reconnaissance à la communauté internationale dont l’aide a été déterminante dans la lutte contre cette pandémie.
Mes vœux les plus profonds vont aux couches les plus défavorisées, et donc les plus exposées au chômage et à la misère. Je pense particulièrement à notre jeunesse qui attend avec impatience les signaux d’un mieux-être et les raisons d’espérer.
Mes chers compatriotes,
L’année qui s’achève a été encore une année difficile pour la Guinée. En dépit des promesses faciles et des discours démagogiques, l’année 2015 a été une année comme les autres. Elle ressemble à tous points de vue à celles qui l’ont précédée.
L’état de nos hôpitaux et de nos rues, le niveau de notre éducation et la qualité de notre administration parlent mieux que n’importe quel discours.
Cette réalité alarmante est d’ailleurs traduite dans le Rapport 2015 du PNUD sur le développement humain. Au classement des pays africains, la Guinée occupe la 47ème place sur 53 pays derrière la Sierra Leone et le Liberia récemment sortis de guerre et de Ebola.
Conscients de l’état de déliquescence dans lequel sombrait notre pays, vous aviez fait le choix de rompre, le 11 octobre dernier, avec un régime incapable de répondre à la demande sociale et à exercer une gouvernance vertueuse et efficiente. L’extraordinaire mobilisation dont vous avez fait preuve pendant la campagne et le jour du scrutin reflétait, à n’en point douter, votre désir de changement et votre souhait de voir enfin émerger une Guinée nouvelle, Une Guinée Démocratique, Unie et Prospère.
La suite des évènements, nous la connaissons tous. Par la grâce des trucages électoraux et des magouilles de toutes sortes, la potion amère de notre éminent professeur nous est resservie pour cinq nouvelles années.
Je sais votre déception face à la confiscation de nos votes et à l’étouffement de nos droits et libertés les plus élémentaires. Je comprends votre frustration, somme toute légitime, lorsque si près du but, vous êtes sommés de rebrousser chemin et de vous soumettre au verdict d’une parodie électorale sans précédent.
Malgré les épreuves et les incertitudes de l’avenir, malgré les difficultés et les obstacles qui se dresseront sur notre chemin, j’ai l’intime conviction que notre détermination à faire vivre la démocratie, et l’état de droit dans notre pays demeure intacte et inaltérable. Cette détermination est d’autant plus forte qu’elle se nourrit aux sources de l’injustice, de la discrimination, de l’indifférence et du mépris affiché par ceux qui prétendent nous diriger.
Mes chers compatriotes,
Je n’accepterai pas que les sacrifices auxquels nous avons inlassablement consentis demeurent vains. Je lutterai aussi longtemps que nos droits et libertés seront bafoués et négligés.
Bien que ma détermination soit sans faille, la lutte n’aura de sens que si elle revêt une dimension collective. Alors tous ensemble, nous devrons être courageux pour assumer jour après jour la mission qui nous est impartie de défendre nos libertés, la démocratie, et la justice.
Tous ensemble, nous érigerons la dignité humaine au rang de valeur suprême de notre action politique. Elle est le point de départ de toute humanité. Cette dignité humaine qui a été encore une fois sérieusement malmenée lors des récents évènements de Kouroussa et de Kintinian.
Tous ensemble, face au désarmement moral de notre nation et à la démission de nos institutions politiques et administratives, nous avons l’obligation citoyenne de résister car c’est de l’avenir de la nation dont il est question indépendamment de nos ambitions politiques.
Mes chers compatriotes,
L’actuel Président est venu au pouvoir sous l’aulne du changement. Nous avons vu ce que cela a donné. II nous revient avec de nouvelles formules magiques : le dialogue, l’ouverture, l’apaisement. Notre pays se trouvant au bord du gouffre, tout le monde veut du dialogue, de l’ouverture, de l’apaisement à condition que cela soit sincère, exempt de toute arrière-pensée politicienne.
Est-il sincère ? A-t-il enfin réalisé l’impasse où nous a menés sa politique de division et de haine ? A-t-il enfin perçu le danger que représentent la complaisance et l’improvisation avec lesquelles il gère les affaires de l’Etat ? Ou veut-il tout simplement gagner du temps ?
La Guinée, par la faute de ce même régime, est devenue une bombe à retardement qu’il est grand temps de désamorcer. Le pays a besoin d’un débat politique de fond, fondé sur le respect mutuel et l’acceptation de la différence. Ce pays a envie de tourner le dos à cette société tribale artificielle où le maintiennent la vision à court terme et les stratégies mesquines du RPG.
Alpha Conde a-t-il la volonté politique et la marge de manœuvre nécessaire de passer de la parole aux actes et de promouvoir un dialogue sincère ?
En tout état de cause, nous sommes des patriotes, nous sommes des hommes politiques responsables et soucieux de la préservation de la paix et du développement de la Guinée. Mais l’expérience nous a appris à rester sur nos gardes devant un exécutif connu pour ses manœuvres dilatoires et ses engagements jamais respectés. Le traitement qui a été réservé aux Accords politiques de 2013, 2014 et 2015 est particulièrement édifiant à cet égard.
Mes chers compatriotes,
Au moment où je vous parle, le paysage politique de notre pays est en voie de profonde recomposition.
La transhumance politique, le fléau le plus nuisible des jeunes démocraties africaines bat son plein.
A l’UFDG, notre position est claire : notre engagement politique repose sur des principes. Il obéit à une éthique et non à l’appétit du pouvoir ou à la politique du ventre.
Ceux qui veulent aller à la soupe sont libres de le faire. Quant à nous, le pouvoir pour le pouvoir ne nous intéresse pas. Ce qui nous anime, c’est le rêve d’une Guinée nouvelle cultivant avec passion les vertus de l’unité et du mérite, du savoir et du droit ; une Guinée moderne où il fait bon vivre pour tous les citoyens quelle que soit leur ethnie, leur opinion politique et leur religion.
Débarrassée des faux alliés et des faux compagnons, l’UFDG va dès maintenant se remettre au travail avec les opposants sérieux et sincères pour appeler toutes les forces vives de la Nation à se rassembler et à se mobiliser pour la défense de nos droits et libertés.
Mes chers compatriotes,
Nous avons en conscience, avec vous, que nous n’avons pas perdu nos combats politiques engagés au cours de ces cinq dernières années. Ceux qui en sont déclarés vainqueurs savent qu’ils ne nous ont pas vaincus. Nous devons poursuivre l’effort de la mobilisation avec les sacrifices qu’il requiert et les espoirs qu’il comporte et incarner le renouveau de notre pays.
C’est à une véritable reconquête que nous vous invitons, mes chers compatriotes. Reconquête de nos libertés confisquées ! Reconquête de nos droits quotidiennement bafoués : droit à l’éducation et à la santé, droit au logement, droit au travail, droit au respect, droit à la vie ; droit de manifester sans se faire mitrailler…
Mes chers compatriotes,
À vous tous militants et sympathisants de l’UFDG, à nos sœurs et frères de la diaspora dont le dévouement à la nation est à saluer, à nos braves soldats sur les fronts africains, aux amis de notre pays, mes meilleurs vœux pour 2016. Tous ensemble, cette fois encore, souhaitons une bonne année à la Guinée.
Vive la République !
Vive la Guinée !
Cellou Dalein Diallo
Président de l’UFDG.