Alors qu’il devrait s’occuper de son inculpation aux Etats-Unis pour « trafic de devises et fausse déclaration en douane », le Général Sékouba Konaté fait encore parler de lui en mal. L’ancien Président de la transition guinéenne, inculpé par la justice américaine et qui doit répondre devant un tribunal en février 2016, a fait à New-York une sortie cocasse. Il demande l’organisation d’un référendum en Guinée pour proroger le mandat d’Alpha Condé de 5 à 7 ans. Inadmissible de la part de quelqu’un qui avait tout fait pour que les élections de 2010 aboutissent, même si c’est dans des conditions douteuses, à l’élection d’un civil à la tête de l’Etat guinéen.
Pour qui connaît la célérité avec laquelle certains guinéens savent récupérer les propos, il faut tuer dans l’œuf cette idée du Général Konaté. En 2001, c’est comme ça que lors d’un petit meeting à Kankan, l’idée du « koudaïsme de Lansana Conté » avait été émise. Elle avait été vite reprise par des groupes et autres mouvements de soutien.
Contre vents et marée, malgré la naissance du mouvement contre le référendum, Lansana Conté avait fini par convoquer les guinéens aux urnes. Naturellement, il avait réussi à modifier la Constitution pour briguer un énième mandat de sept renouvelable à l’infini. En 2003, il avait remporté l’élection présidentielle pour mourir au pouvoir le 22 décembre 2008.
Pour ceux qui savent lire les propos, c’est un tel scénario que le Général Sékouba Konaté propose aux Guinéens. « Je félicite le professeur Alpha Condé pour sa réélection, les actes qu’il a posés depuis son accession au pouvoir et l’effort qu’il est en train de fournir pour que tous les Guinéens soient ensemble. Il nous appartient de nous battre pour consolider les bases jetées par le président guinéen. C’est grâce au combat de la diaspora qu’il y a eu la démocratie en Guinée. Continuez à vous battre pour qu’il y ait aussi la réconciliation et la paix. Battez-vous pour l’organisation d’un référendum qui pourra permettre à la Guinée d’avoir une constitution votée par le peuple. A cette occasion, le mandat présidentiel doit être modifié de cinq à sept ans. J’ai rencontré des chefs d’Etat africains qui m’ont laissé entendre qu’en cinq ans c’est impossible de réaliser tout le travail qu’on se propose de faire. Donc c’est le moment à jamais de solliciter cette réforme constitutionnelle. Cinq ans ça passe vite ». Voilà les propos de ce Général en manque d’inspiration.
Il est temps que les acteurs de la société civile et les guinéens qui veulent que l’alternance soit en 2020 se lève. La première action serait de porter plainte contre le Général Konaté qui incite à la violation d’une Constitution qu’il a lui-même signée.
