TRIBUNE-Avant même le début de son second mandat, des pseudo-lieutenants projetés dans l’après Alpha Condé se lancent dans l’intrigue contre le directeur de campagne du président réélu. Savent-ils réellement qui est Ibrahima Kassory Fofana?
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Les résultats provisoires de la présidentielle du 11 octobre publiés par la Commission Electorale Indépendante, avec plus de 57% des suffrages, donnent une avance confortable au président sortant, le professeur Alpha Condé sur les autres candidats notamment son poursuivant immédiat, le champion de l’UFDG, Cellou Dalein Diallo. Sauf cataclysme, aucun de ses challengers ne pourra combler ce long et profond fossé creusé par la forte mobilisation des électeurs du candidat du RPG-Arc-en-ciel au premier tour du scrutin du 11 octobre 2015. Autant dire que les chiffres fournis par la CENI ne subiront pas, au niveau de la Cour Constitutionnelle, de significatives modifications susceptibles de remettre en cause la très certaine seconde mandature du président Alpha Conde. C’est donc sans surprise et, probablement, avec beaucoup d’espoirs que les guinéens attendent la proclamation des résultats définitifs par la dernière-née des Institutions Républicaines Guinéennes donnant ainsi une vocation officielle au second quinquennat du président Alpha Condé.
À la lumière des résultats, ses opposants n’ont donc pas fait le poids face au président de la République malgré les bains de foules finalement illusoires qui ont accompagné la campagne de certains d’entre eux. Entre foule et électeurs, les contradicteurs du président sortant ont sans doute manqué de discernement.
Cependant, après avoir électoralement écrasé ses adversaires politiques, le président réélu n’est pas totalement à l’abri de turbulences politiques. Ses sérieuses premières difficultés risquent de naitre dans son propre camp, notamment à l’intérieur du RPG-Arc-en-ciel où des pyromanes déguisés revendiquent déjà la paternité entière de la victoire et tentent ainsi de faire l’OPA sur le président Alpha Condé. Disons franchement et clairement les choses : Des opportunistes manipulateurs se servant de l’outil politique (RPG-Arc-en-ciel) lancé par le président Alpha Condé et de la naïveté de quelques notables s’acharnent à poignarder dans son dos Ibrahima Kassory Fofana, et l’enterrer définitivement. L’impardonnable crime du directeur de camagne, estiment des analystes, est d’être dans la confiance et l’estime du président Alpha Condé. Mais, cette explication pour pertinente qu’elle soit n’est pas forcément le motif principal des tirs nourris et groupés sur Ibrahima Kassory Fofana actuellement. Pour dire vrai, la forte personnalité, la rigueur et la franchise du président du parti » Guinée Pour Tous « , ne conviennent ni aux médiocres ni aux opportunistes menteurs dont le scénario est de surfer sur la démagogie et le populisme pour se faire valoir auprès d’un président de la République heureusement avisé. Pour qui sait lire entre les lignes, les prémisses de la guerre livrée contre l’allié le plus objectif du chef de l’état étaient déjà contenues dans une des résolutions de la convention nationale du parti consacrée à la désignation du candidat du RPG-Arc-en-ciel à la présidentielle. A la surprise indignée des partis politiques et mouvements de soutien mobilisés au palais du peuple, cette exclusionniste motion réclamait en faveur du RPG-Arc-ciel au président Alpha Conde, l’exclusivité de la direction de sa campagne. A un moment crucial où tous les efforts et propos devaient converger â l’union et au rassemblement sacrés, le président Alpha Condé est rapidement monté au créneau pour recadrer ses troupes et se désolidariser de cette dangereuse fuite en avant, insistant sur le fait que le RPG-Arc-en-ciel ouvre les portes et les bras pour accueillir tout le monde. Dès lors et surtout avec la désignation de Kassory Fofana comme directeur de campagne, l’on a pensé que ce faux débat était clos. Apparemment non.
Dans un pays où la consultation des archives politiques n’est pas dans les cultures, où on refuse le vrai débat, celui qui consiste à retracer le passé de chaque homme public, les opportunistes ont souvent sinon toujours réussi à brouiller la mémoire des Chefs guinéens. Pourront-ils trompé la lucidité et l’intransigeance reconnues comme atouts majeurs du Président Alpha Condé ?
C’est la question qui alimente les débats politiques guinéens aujourd’hui à la veille de l’investiture et de la formation du futur gouvernement, le premier du second mandat du président réélu.
Le président Alpha Condé, en plus de ses qualités personnelles évoquées plus haut, jamais n’a eu les mains aussi libres pour opérer les choix qui lui conviennent et auxquels il croit. Lui et lui seul est en mesure d’évaluer les uns et les autres dans son entourage immédiat et lointain pour confier X ou Y mission à ses partisans. Avec chacun des noms que la rumeur publique véhicule, à tort ou à raison, pour la primature et les hautes fonctions étatiques, le président Alpha Condé a une relation personnelle, une histoire intime politique avec chacun d’eux. Entre les solides et réelles amitiés teintées de fortes complicités avec certains, et la farouche animosité relationnelle imbibée de mépris douloureux dans sa carrière d’opposant avec d’autres, le président guinéen est à même de distribuer des notes négatives ou positives en fonction du nom. S’inspirant de l’emblématique leader sud – africain, l’auteur de l’instructif ouvrage : « Un Africain engagé » s’appuie sur la tolérance et le pardon pour rassembler ses compatriotes dans la noble et indispensable œuvre de construction d’une nation Guinéenne prospère pour toutes ses filles et tous ses fils. C’est tout à son mérite. Mais, ce pardon et cette tolérance à ne pas confondre avec l’oubli, ne doivent sacrifier certaines valeurs morales et Républicaines sans la valorisation desquelles tout effort national est voué à l’échec. Autrement dit, le choix des personnalités pour accompagner le président de la République repose sur des critères ne souffrant d’aucune complaisance. C’est d’ailleurs ce message qu’il a laissé entendre quand il est venu remercier ses partisans, samedi 24 octobre, au quartier général du RPG-Arc-en-ciel à Gbessia : « je ne nommerais que des cadres compétents pour faire avancer le pays ».
Cette rassurante déclaration présidentielle rappelle aussi la logique qui a été celle de Kassory Fofana dont la flamboyance sous le régime du général Conté ne se justifiait que par son sens du patriotisme et son obstination pour l’excellence dans la conduite des affaires de l’état.
Sydia Toure, Cellou Dalein Diallo, Ousmane Kaba, doyen Cellou Diallo, Lounseny Nabe, Hadja Saran Daraba Camara, Ahmed Tidjane Souare, Mady Kaba Camara, Djigui Camara, Sekou Koureissy Conde, Boubacar Barry, Ibrahima Bangoura, Michel Kamano, Moussa Sampil, Ansoumane Condé, Mamady Condé Tales, Sidy Mouctar Dicko, Alpha Ousmane Diallo, Ibrahima Cherif Bah pour ne citer que quelques hauts cadres toujours actifs et beaucoup d’autres encore illustrent éloquemment le vrai visage de Kassory Fofana. L’histoire lui reconnaît la paternité du regroupement, sur des critères de compétences, de toutes ces personnalités, de sensibilités et origines différentes sinon opposées au chevet de la malade économie Guinéenne à l’époque. A ce jour, beaucoup de ces personnalités se retrouvent au cœur de l’administration du président Alpha Condé et d’autres sont devenues des leaders politiques d’envergure, mais tous doivent leur affirmation publique à Ibrahima Kassory Fofana. C’est ça le vrai Kassory Fofana, celui qui a osé braver toutes les intrigues et réticences auprès d’un chef de l’état – dont il avait l’oreille – pour favoriser la Guinée contre les esprits sectaires et médiocres très puissants à l’époque. Ce Kassory Fofana est sans aucune commune mesure avec l’image travestie que d’aucuns tentent de lui coller aujourd’hui à dessein.
L’ancien ministre des finances, que la malveillante médiocrité tente toujours d’offrir à la vindicte militante à chaque fois que la Guinée amorce un virage décisif, n’est certes pas un saint, mais, sa carrière de commis de l’état est l’une des rares références guinéennes. Les accusations trop fallacieuses de gabegie propagées ici et là ne résistent point à la réalité des faits et résultats de sa gestion. Ces réalités encore vérifiables font de Kassory Fofana l’un des plus rigoureux et crédibles ministres des finances de l’histoire de la Guinée, et sans doute le plus responsable sous le régime du général Lansana Conté.
N’oublions pas de sitôt que c’est bel et bien Ibrahima Kassory Fofana qui a pris la risquée mais juste décision de sanctionner des hauts cadres véreux de l’état dont certains – comme son secrétaire général feu Houssein Toure – étaient des proches à lui. Limogés de leurs fonctions et radiés de l’effectif de la fonction publique, ces cadres et leurs complices opérateurs économiques trempés dans des scandales financiers ont été contraints de rembourser les montants reprochés jusqu’au centime près. D’autre part, son principe de rationalisation des dépenses publiques n’a pas varié d’un iota malgré les menaces et frondes de la hiérarchie militaire, des chefs religieux, des membres du gouvernement et même de la famille présidentielle.
Quel ministre des finances avant ou après lui s’est distingué par de telles mesures ? Un ministre corrompu ou prédateur oserait- il sévir ainsi?
C’est justement son intransigeance sur les principes dans la tenue des finances publiques que les coalisés militaro-religio-adminitro-affairistes ont pu se faire entendre et obtenir sa tête en trouvant des soutiens jusque dans l’intimité du général président déjà confronté aux premiers effets de sa longue souffrance. Le général Lansana Conté, la mort dans l’âme, dû se séparer de Kassory Fofana pour le soustraire et le protéger des esprits maléfiques.
En quittant ses fonctions en janvier 2000, il laisse un pays sous-programme formel avec le FMI et bien apprécié des institutions de Breton Woods avec de bonnes perspectives économiques notamment le déclenchement de l’initiative pays pauvres très endettés (PPTE) pour la Guinée, une monnaie bien tenue avec un taux de change stabilisé (1USD=2000GNF) et les prix des denrées de premières nécessités et autres produits infiniment moins chers qu’aujourd’hui. Après son départ du gouvernement, son successeur désigné d’avance, Cheick Amadou Camara se soumettra à tout ce que Kassory Fofana a refusé : les dépenses explosent, le dérapage incontrôlé, la monnaie s’effondre, les bailleurs de fonds se retirent, la Guinée plonge et perd sa crédibilité chèrement acquise après la mutinerie de février 1996. Les conséquences de cette irresponsabilité se font douloureusement sentir sur le panier de la ménagère confrontée à la flambée des prix, à la cherté de la vie.
Exact contraire de ces transhumants politiques qui polluent l’environnement sociopolitique national, « ceux qui, pour reprendre le célèbre philosophe français Jean Guitton, dépendent de la mode, du vent et qui ont un destin de feuille morte », Ibrahima Kassory Fofana est un homme de valeurs. Un cadre aux compétences professionnelles et managériales confirmées dont le patriotisme ne souffre d’aucune ambiguïté. Une personnalité qui a su se faire respecter au-delà des frontières nationales.
Sur le plan politique, il a toujours été un farouche partisan de l’ouverture et de la démocratie constructive. Sous le Général Lansana Conté, il était l’un des rares à entretenir des relations amicales avec l’opposition. Feu Bah Mamadou, feu Siradjou Diallo, Jean Marie Doré ou Bah Ousmane pour ne pas citer Alpha Condé ont eu à l’époque des rapports chaleureux et respectueux avec le tout puissant ministre des finances quand de nombreux dignitaires recyclés aujourd’hui s’en méfiant comme de la fièvre hémorragique Ebola. Il était l’un des rares membres du gouvernement opposés à l’arrestation et à la longue détention du président et candidat du RPG, Alpha Condé en décembre 1998.
Avec ce dernier justement, les rapports consolidés durant l’exil américain expliquent l’alliance électorale qui a été déterminante dans la mobilisation côtière et la victoire du président Alpha Condé au second tour de la cruciale présidentielle de 2010.
En le désignant comme directeur de sa campagne électorale de 2015, le président Alpha Condé lance un expressif avertissement à ceux qui veulent s’épanouir dans le dénigrement de Kassory Fofana.
Le président proclame aussi à la face du monde sa reconnaissance de la compétence, de l’amitié franche et de la loyauté, et affiche certainement une volonté de faire chemin avec celui qui semble avoir le meilleur profil dans l’intérêt exclusif de la Guinée. Qui peut s’en offusquer?
Diallo Ibrahima Sory