Lors d’une conférence de presse ce vendredi, le colonel Sita Sangaré, le directeur de la justice militaire, a annoncé que le général putschiste Gilbert Diendéré était inculpé de onze chef d’inculpations, dont celui de « crime contre l’humanité ».
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Son cas s’aggrave. Le général Gilbert Diendéré, qui a pris le 17 septembre la tête de la tentative de coup d’État contre le régime de transition, est officiellement inculpé de « crime contre l’humanité » et de dix autres chefs d’inculpations, dont « attentat à la sûreté de l’État » ou encore « haute trahison ».
Lors d’une conférence de presse à Ouagadougou, le colonel Sita Sangaré, directeur de la justice militaire, a également annoncé que 23 personnes avaient été inculpées dans le cadre de l’enquête sur le putsch manqué de l’ex-régiment de sécurité présidentielle (RSP), confiée à la justice militaire et à une commission gouvernementale dédiée. Une cinquantaine de témoins ou parties civiles ont déjà été entendues dans ce dossier.
Djibrill Bassolé et « Fatou » Diendéré aussi inculpés
Djibrill Bassolé, suspecté d’avoir été complice du général Diendéré, est lui poursuivi pour six chefs d’inculpations. L’ancien ministre des Affaires étrangères de Blaise Compaoré aurait été, avant son arrestation, le 29 septembre, en contact téléphonique avec Diendéré, mais aussi avec Guillaume Soro, le président de l’Assemblée nationale ivoirienne.
Parmi les autres personnalités inculpées figurent Léonce Koné et Fatoumata Diendéré, deux des barons du Congrès pour le progrès et la démocratie (CDP), le parti de Compaoré. D’après plusieurs sources concordantes, l’épouse de Gilbert Diendéré est désormais réfugiée au Togo.
Durant sa conférence de presse, le colonel Sita Sangaré a aussi évoqué l’enquête sur l’assassinat de Thomas Sankara, également confiée à la justice militaire. Huit personnes ont été inculpées dans cette affaire, dont quatre ont été placées sous mandat de dépôt. Selon nos informations, il s’agit de quatre militaires, maintenus en détention à la Maison d’arrêt et de correction de l’armée (Maca), à Ouagadougou. Le colonel Sangaré a par ailleurs affirmé qu’il n’était « pas exclu » que Blaise Compaoré puisse être poursuivi dans ce dossier.