Alpha Condé et la présidentielle du 11 octobre 2015 : Sa stratégie sera-t-elle payante dès le 1er tour !

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Si l’on s’en tient aux alliances qu’il a réussi à nouer avant le 1er tour de l’élection du 11 octobre, on pourrait à l’évidence accorder à Alpha Condé d’avoir déjà plié le match en sa faveur. Ce mercredi, c’est un opposant, et pas des moindre, qui a annoncé qu’il est prêt à soutenir le Président-sortant. Bah Mamadou Baddiko, puisque s’agit bien de lui, même s’il n’a pas un électorat aussi consistant, apportera une grande expérience à Alpha Condé. Pourvu que le système ne l’empêche pas de faire partager son expérience.

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Mais bien avant Baddiko, Alpha Condé avait réussi à ramener dans les girons de la mouvance  d’autres opposants. Fodé Mohamed Soumah, président du parti Génération Citoyenne (Géci), candidat en 2010 et Ibrahima Abé Syalla, aussi candidat en 2010, sont déjà en plein dans la campagne pour la réélection d’Alpha en 2015.

L’ancien Premier Ministre de la Transition, Jean-Marie Doré, est également dans la mouvance présidentielle pour la réélection du candidat sortant. Sans oublier Ibrahima Kassory Fofana, président du parti Guinée Pour Tous (GPT) qui a rejoint les rangs du RPG Arc-en-ciel (avec lequel il s’était brouillé un temps) et qui est Directeur de campagne d’Alpha Condé.

A ces anciens opposants qui ont décidé d’être avec Alpha Condé, il y a d’autres leaders de formations politiques, comme Bah Ousmane (UPR), Dr.Saliou Bella Diallo (Afia), qui animent déjà la mouvance. Individuellement pris, ces leaders se battront corps et âme en vue d’aider à Alpha Condé à glaner des voix dans leurs fiefs respectifs.

En politique, disait l’autre, il ne faut minimiser aucune alliance. C’est ce qu’a compris Alpha Condé. Le Chef de l’Etat guinéen veut impulser une nouvelle dynamique dans méthode de gouverner. Si le premier mandat a connu beaucoup de couacs, il veut profiter de son éventuelle réélection pour corriger les erreurs du passé.

Pour ce faire, il n’a pas lésiné sur les moyens en jouant toutes les cartes. Les récentes tournées qu’il a eu à faire à l’intérieur du pays lui auront permis de mieux jauger les attentes des populations, mais aussi, mais surtout, de mieux peaufiner sa stratégie. Sa victoire est presque assurée dès le premier tour.

Le contexte trouble dans lequel s’est déroulé l’assainissement du fichier électoral et les débats stériles autour desquels l’opposition s’est enfermée constituent d’autres facteurs importants favorables au candidat du RPG Arc-en-ciel. Avec tous ces atouts, le parti présidentiel mise sur une victoire dès le premier tour.

Mais au cas où la victoire n’est pas acquise dès le premier tour, Alpha Condé, qui a plus d’un tour dans son sac, n’aura pas beaucoup à se creuser les méninges pour l’emporter. Il sait que s’il est face à Cellou Dalein Diallo (un remake de 2010), il parviendra à convaincre Sidya Touré (qui arriverait au troisième) à le soutenir. L’idée d’un deal entre Alpha et Sidya, suite à la leur rencontre du 17 août dernier, est encore sur toutes les lèvres. L’ancien Premier Ministre ayant déjà donné son « vin » à Cellou Dalein qui l’a versé, n’entend pas rééditer cet exploit. Alpha Condé le sait !

S’il y a un second tour, il aura une petite coalition de l’opposition républicaine qui sera conduite par Cellou Dalein Diallo. Celui-ci saura compter, sans aucun doute, sur le soutien de Faya Millimono du Bloc Libéral  (BL) et les autres partis membres de l’Alliance pour l’Alternance Démocratique en 2016. Les positions Georges Ghandi Faraguet Tounkara (UGDD), Marie Louise Madeleine Dioubaté (PEG), Papa Koly Kourouma (GRUP) et même de Lansana Kouyaté (PEDN) seront difficiles à cerner.

Même si ces quatre ont participé à la rencontre de l’Opposition du 14 septembre dernier, au cours de laquelle l’idée d’un boycott du scrutin n’avait pas été exclue, des observateurs pensent qu’ils pourraient basculer dans le camp du RPG Arc-en-ciel en cas de second tour.

Le scrutin du 11 octobre 2015  redessinera forcement le paysage politique guinéen. Si Alpha Condé est élu, il sera obligé de former un gouvernement d’union nationale. Le partage du pouvoir entre le perdant du second tour et le vainqueur sera un gage de paix et de stabilité sociale. Le second (qui pourrait être Cellou Dalein) sera obligé, cette fois, d’accepter la main tendue d’Alpha.

Mais cette éventuelle victoire risque tout de même d’être amère pour Alpha Condé.  Il aura à satisfaire plusieurs catégories d’individus : les militants du RPG Arc-en-ciel, les partis alliés, les mouvements de soutien et les amis. Les caisses de l’Etat étant complètement vidées (pour des raisons électoralistes), le redécollage sera très difficile les 12 premiers mois. Mais nous ne sommes que dans des hypothèses….

 

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