Nous sommes à quarante jours de l’élection présidentielle en Guinée. Au vu des conditions dans lesquelles, le Président Alpha Condé a été élu en 2010, et des résultats de sa gouvernance, tant au niveau du bien-être du peuple que de l’harmonie et de l’unité nationale, il aurait été hors de question qu’il puisse rempiler.
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Si du moins dans ce pays il existait une véritable et réelle opposition. C’est-à-dire, si la quasi-totalité de la classe politique n’avait pas été celle qui peu ou prou a été aux commandes du pays depuis l’indépendance. Et donc, dans son ensemble responsable de la situation actuelle. Ce scrutin aurait pu alors être l’occasion d’un nouveau départ dont la Guinée dont les guinéens rêvent ardemment depuis celui manqué de 1958.
Je souhaite de tout mon cœur le départ du pouvoir du « Professeur » Alpha Condé. Non pas, parce qu’il est Malinké et non Peuhl ou Kissien ou Bassari etc. Son ethnie m’importe très peu ; seul m’importe ses performances par rapport au bonheur du peuple de Guinée. Non plus pas parce que j’en attends des miracles. Entre autre «LE CHANGEMENT » avec Majuscule. Comme le chante, à longueur d’ondes et l’écrit à longueur de colonnes le pouvoir en place. Ou comme la soi-disant actuelle opposition qui entonne allègrement le même « mot-slogan ». Avec la même légèreté, voire la même inconscience.
Je souhaite le départ de l’actuel pouvoir, plutôt parce qu’il représente à mes yeux un danger pour la cohésion sociale et l’existence à terme de l’Unité Nationale. Je souhaite, ce départ, parce qu’il peut représenter les chances d’émergence des conditions d’un réel changement si longtemps et si vainement attendu par le peuple de Guinée. Changement, soit-dit en passant, dont tout le monde parle si abondamment, sans y croire le moins du monde. Je m’excuse de le dire aussi abruptement, mais que je le pense sincèrement. Sans bien sur vouloir choquer qui que ce soit. Je le dis, avec passion peut-être. Mais, passion somme toute compréhensive, parce que la situation du pays est suffisamment grave, voire inquiétante pour qu’il soit nécessaire de tirer la sonnette d’alarme. Au lieu de continuer de se voiler la face; ou « de jouer à l’autruche ». Et que c’est peut-être le moment où ne jamais d’appeler un chat un chat.
Je suis en effet convaincu que, le départ de Alpha Condé représenterait, à la fois la fin de cette gouvernance la ethnique la plus calamiteuse qu’ait connu le pays en terme d’unité nationale, faut-il le répéter ; encore et toujours. Ce départ représente aussi l’espoir-aussi mince soit-il-de voir émerger les conditions et bases saines de la fin de cette crise inquiétante pour la Guinée et la sous-région. Crise qui n’est en réalité que le dernier épisode et avatar de celle permanente et endémique qui mine, voire gangrène la Guinée depuis son Indépendance en 1958.
Je ne dis pas (vous l’aurez remarque, compris et note), non pas par modestie, mais par précaution et expérience, que ce départ sera la solution, et par conséquent, la fin de la crise elle-même. Car l’histoire ne manque d’exemples ou le départ d’un dictateur ne signifie pas la fin de la dictature.
En Guinée les cas de Sékou Touré et de Lansana Conté sont largement illustratifs à cet égard. Je prétends par contre que le départ du « Professeur » Alpha Condé permettra, ou plutôt pourrait permettre aux patriotes et démocrates du pays, jusqu’à présent, hélas inactifs et relativement passifs, de se ressaisir, en décidant enfin à « entrer dans la danse », je veux parler de l’arène politique pour préparer le CHANGEMENT. C’est à dire, préparer le développement économique et social en même temps que la véritable instauration de la démocratie que visaient les vrais initiateurs de l’indépendance guinéenne. Je pense et soutiens en effet que c’est l’apathie, le peu d’intérêt pour la chose politique et publique, voire une forme de faillite des patriotes et démocrates du pays qui a permis à la médiocrité et à l’égoïsme actuels de s’installer et de prospérer si durablement aux commandes et de nous mener là où nous sommes . Je pense donc que leur pleine implication à l’avenir changera forcement la donne. Je prétends que l’égoïsme et la médiocrité actuellement en place ne sont forts et puissants que de notre silence et de notre passivité. Et qu’une éventuelle et future entrée et implication active et efficace de cette couche de la société déboucherait sur la VOLONTE REELLE et non le DESIR actuel de Changement en Guinée. Il est urgent de préparer cette action. Quelle que soit l’issue du prochain scrutin. Car ma conviction ferme, celui-ci ne changera en rien la CRISE PERMANENTE de notre pays.
Mon souhait de voir la fin du règne nocif de Alpha Condé et de son R.P.G,-Arc-en ciel, s’apparente à un rêve. De ce rêve à la réalité, il faut admettre, qu’il y a, bien plus qu’un pas. Ou même un simple fossé. Il y a peut-être en réalité plutôt un abime.
En effet pour battre Alpha Condé, le 11 Octobre prochain, malgré et en dépit de la fraude à grande échelle programmée et en marche, du fait de l’inféodation a ce dernier, de l’administration, des forces de défense et de sécurité, ainsi que toutes les autres institutions, il faudrait une unité sans faille de l’opposition. En même temps qu’une mobilisation vigilante et efficace des militants à tous les niveaux et échelons du processus électoral.
Au lieu de cela que se passe-t-il ? ? Que voyons-nous ?
Tout d’abord, une opposition, en apparence, (pour le moins) timorée, amorphe et disons-le en tous les cas peu soudée. Opposition qui vient de signer avec la mouvance un nième accord qui a toutes les chances de connaitre le même sort que les précédents. C’est-à-dire dans le meilleur des cas superbement ignore.
Les ténors des deux principales formations en délicatesse pour ne pas dire opposes : Sidya Touré privilégie une stratégie de « candidature unique et consensuelle» de l’opposition visant, sans le dire de manière explicite, « SA » propre candidature ; Cellou Dalein Diallo, fort de sa supériorité en termes d’électeurs et d’élus tient à une candidature plurielle au premier tour suivie au second d’un « bloc homogène et sincère » de toutes les formations de l’opposition, autour du mieux place d’entre-deux. Un scénario a « la sénégalaise » qui a porté fruit. Cela qui, à défaut de sa seule candidature, qui parait plus réaliste et raisonnable.
A moins de (valider) l’idée du Général Facinet Touré, selon laquelle «un peuhl ne peut prétendre à la magistrature suprême en Guinée, au motif que les peuhls (seraient déjà) maitres de l’économie». Auquel cas, nous serions en présence d’une aberrante, autant qu’inacceptable exclusion. Un ostracisme ethnique en bonne et due forme. Un autre Apartheid, celui-là, africano-africain en Afrique.
Quelques petits partis jusque-là, (en parole tout au moins) «opposants purs et durs » donnent des signes de doute et d’hésitation ou pour être précis, montrent leurs vrais visages. Partages en leur sein entre, « engages » et « réalistes». Ceux-ci « misant» plus sur le « présent sonnant, trébuchant et palpable », Alpha Condé, que sur le « futur, probable et incertain » Cellou Dalein Diallo.
-En suite, quelques «spectaculaires ralliements», a Alpha Condé. En réalité de banals et, pour peu qu’on ne soit pas aveugle, prévisibles, et non moins habituels retournements de veste.
– En premier lieu, de « Grands Electeurs » ou « Grands Notables » ou « fiefs » (réels ou supposes) de Cellou Dalein Diallo Tels El Hadj Biro Diallo ancien président de l’Assemblée Nationale et Mamou qui a remis au chef de L’Etat « les clefs de la ville et pourquoi pas ajoute-on, celles du Foutah ;»
En second lieu, le sensationnel appel de «Diallo Sadakadji» au soutien et au vote en faveur du « Pr. Alpha Condé qui est parvenu (on peut aisément imaginer comment) à le convaincre de sa sincérité ! Sic..» Appel qui vient comme en écho au non moins spectaculaire ralliement et « DUO-GAGNANT » de Kassory Fofana. Opportunisme quand tu nous tiens !
Pauvre Guinée ! Pauvres guinéens !
El Hadj Mamadou Kolon Diallo -Instituteur à la retraite