À moins de deux mois de la présidentielle du 11 octobre, pouvoir et opposition se sont enfin entendus sur les conditions d’un scrutin apaisé. Reste à mettre en oeuvre un accord attendu depuis de longs mois.
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Au bout de deux mois de tractations intensives, la Guinée semble enfin sur la voie d’une élection apaisée. Au prix des efforts conjugués de Mohamed Ibn Chambas, le représentant spécial du secrétaire général de l’ONU en Afrique de l’Ouest, de Mohamed Solia Sokona, le délégué de l’OIF, et de Cheik Sako, ministre guinéen de la Justice et président du cadre de dialogue politique, le pouvoir et l’opposition ont signé, jeudi 20 août aux environs de 21h GMT, un accord politique final sur les conditions de la tenue de la présidentielle du 11 octobre prochain.
Reste désormais ce qui sera sans doute le plus difficile : la mise en œuvre des trois principales clauses de l’accord : la recomposition des communes rurales et urbaines, la réforme de la Ceni et l’assainissement du fichier électoral.
Pas de recomposition paritaire pour la Ceni
La première pomme de discorde a trouvé une solution à l’issue de la rencontre, lundi 17 août, au Palais Sékhoutouréya, entre le président Alpha Condé et le leader de l’Union des forces républicaines (UFR), Sidya Touré. Résultat : 128 communes sur 342, dont 38 rurales et 90 urbaines, seront recomposées au prorata des résultats obtenus par chaque parti politique lors des législatives de 2013, pour remplacer les 28 délégations spéciales installées par le régime Condé et les autres élus locaux dont les mandats avaient expiré en 2010.
En ce qui concerne la Ceni, Faute d’avoir obtenu sa recomposition paritaire, l’opposition se contentera de nommer deux commissaires pour remplacer le Dr Ibrahima Diallo, ex-directeur adjoint du département formation et accréditation et Yaya Kane, ex-directeur des opération de l’institution. Enfin, pour assainir le fichier électoral, un comité mixte (opposition, mouvance, société civile et experts internationaux) doit être créé pour déceler et corriger les imperfections comme les enrôlements multiples ou de mineurs dénoncés par l’opposition.
« Le respect de l’accord ou la rue »
La communauté internationale s’est félicitée de la « signature par toutes les parties prenantes de l’accord politique » et appelle « à la sagesse de la Ceni et des autres institutions engagées dans le processus électoral » pour son application effective, a déclaré Mohamed Ibn Chambas. Faute de quoi, le recours à la rue serait inévitable, a prévenu de son côté Cellou Dalein Diallo, le Chef de file de l’opposition et président de l’Union des forces démocratiques de Guinée (UFDG).
« Nous avons fait des concessions dans l’espoir que les engagements seront cette fois-ci appliqués par le gouvernement et la Ceni. Seul l’avenir nous dira si on a eu raison ou non ». La paix est au prix du respect de la loi et des accords conclus, conclut-il. « C’est une avancée pour la démocratie et l’Etat de droit, lui a répondu Cheik Sako. Dès demain matin [vendredi, NDLR], le gouvernement va mettre en application l’accord ».