Ousmane Gaoual Diallo, député uninominal de la circonscription électorale de Gaoual a été écroué ce lundi aux environs de 19 heures à la Maison Centrale de Coronthie. Le Procureur de la République n’a pas pris la peine de demander de lever l’immunité parlementaire de l’élu du parti Union des Forces Démocratiques de Guinée (UFDG) poursuivi pour « coups et blessures volontaires, injures publiques, violence et voies de fait et diffamation ».
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Après plusieurs jours dans la clandestinité, Ousmane Gaoual s’est présenté ce lundi devant le Tribunal de Mafanco accompagné de ses avocats. Après quelques heures devant le Procureur, il a été conduit au PM3 de Matam où il a été auditionné durant des heures sous une haute surveillance. Il a été finalement conduit au gnouf à la Maison Centrale de Conakry, là où, en 1998, Alpha Condé y avait aussi été écroué sans que son immunité de député ne soit levée.
Le législateur guinéen, à travers les dispositions de l’article 65 alinéa 3 de la constitution, indique :« … Aucun député ne peut, hors session, être arrêté ou détenu qu’avec l’autorisation du bureau de l’Assemblée nationale, sauf le cas de flagrant délit, de poursuites autorisées par l’Assemblée nationale ou de condamnation définitive… »
Pour le Procureur, dans le cas d’espèce, les faits objets de poursuites, relèvent de la procédure de flagrance. Pour la petite histoire, selon les premières informations fournies par le Procureur, samedi 1er aout 2015, dans l’après- midi, Monsieur Ousmane Gaoual Diallo, député à l’Assemblée Nationale s’est rendu au siège de la Société Tane Corporation pour réclamer son véhicule de député au PDG de ladite société Monsieur Diouldé Diallo. Il a été invité par celui-ci de s’adresser au questeur de l’Assemblée nationale pour l’accomplissement des formalités afférentes.
Mécontent de cette réponse, Monsieur Ousmane Gaoual Diallo s’est mis dans une colère extrême et a tenu à l’égard de son interlocuteur des invectives grossières, des propos outrageants et dans cette circonstance, il s’est emparé d’un premier verre à boire qu’il jeta violemment à la figure de Monsieur Mamadou Diouldé Diallo.
Celui-ci, dans un reflexe d’auto protection de son intégrité physique a placé son bras entre ce projectile et son visage. Le verre s’est donc brisé sur ce bras protecteur qui a été blessé et les tessons qui ont atteint son visage lui ont causé d’autres blessures. Un second verre devrait suivre mais heureusement esquivé par la victime.
C’est au terme de ce scandale que Ousmane Gaoual Diallo quitta précipitamment les lieux, encadré par ses deux agents de protection pour rejoindre sa voiture dont le moteur était resté en marche.
C’est alors, qu’immédiatement la victime Mamadou Diouldé Diallo, par une plainte, a saisi la Direction des Investigations Judiciaires du Haut Commandement de la Gendarmerie nationale (PM3).
Après son audition par les officiers de police judiciaire enquêteurs, ceux-ci se rendirent sans désemparer sur les lieux pour des constatations matérielles, après que le parquet ait été informé et conformément aux dispositions de l’article 51 du code de procédure pénale.
Ensuite, les OPJ ont cherché à interpeller le suspect mais en vain. C’est alors qu’ils me rendirent compte sur le fondement des dispositions des articles 40 et 59 alinéa 2 du code de Procédure pénale. Suite à cela, j’ai décerné une réquisition à la force publique à l’effet de rechercher, interpeller et contraindre par la force le suspect à comparaitre devant la direction des investigations judiciaires.
En se rendant librement aux services de maintien d’ordre, Ousmane Gaoual s’avait sans doute qu’on ne lui fera aucun cadeau. Il passera sa première nuit de prisonnier (politique ?) ce lundi à la Maison Centrale de Coronthie. Ses avocats qui avaient souhaité un procès rapide promettent qu’ils se battront afin qu’il ne dure pas en prison. Le plus dur reste à venir pour le trublion député Ousmane Gaoual Diallo.