Tenue de la présidentielle du 11 octobre : Vers des lendemains incertains en Guinée !

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A deux mois de l’élection présidentielle du 11 Octobre 2015, la Guinée s’achemine vers un scrutin de tous les dangers et enjeux. L’opposition guinéenne qui, n’exclut pas le boycott du scrutin faute d’un fichier électoral transparent, appelle déjà à la reprise des manifestations, à partir des semaines à venir. La reprise des marches a été annoncée ce lundi à l’issue d’une plénière organisée par les opposants au Quartier Général de l’UFDG.

 

La question cruciale, pour ne pas dire l’enjeu du scrutin du 11 octobre, demeure la révision du fichier électoral. L’opposition a crié sur tous les toits que le processus a été faussé par la Commission Electorale Nationale Indépendante (CENI) et son opérateur Gemalto. On a parlé d’enrôlement de mineurs dans les préfectures supposées être des fiefs d’Alpha Condé.

La communauté internationale, qui était censée aider la Guinée à sortir de l’impasse, n’aura qu’aggraver le problème. L’opposition a dénoncé par exemple le fait que certains membres de cette communauté aient paraphé l’accord dit d’étape du dialogue inter guinéen, le 03 juillet dernier. Entre laisser la Guinée organiser un scrutin pas du tout transparent ou forcer Alpha Condé à revoir sa copie, cette communauté internationale semble avoir déjà choisi son camp. Sans doute, c’est qu’a compris Alpha Condé qui facilité l’installation rapide de la Cour Constitutionnelle la semaine dernière. Pendant que les autres institutions (INIDH et HAC) cherchent encore où donner de la tête.

Le Président-sortant qui sait que la machine est bien huilée pour lui assurer une victoire à la présidentielle, ne semble pas du tout perdre du temps. Il tient à ce que l’élection présidentielle se tienne dans les délais constitutionnels. Alpha Condé,  qui veut tout, sauf d’un report du scrutin, a déjà pris une longueur d’avance sur ces potentiels concurrents. Il a fait presque le tour de la Guinée avant même l’ouverture de la campagne électorale, pour demander aux Guinéens un deuxième mandat. Il fait la politique, dans le vrai sens du terme. Les autres, ses opposants, sont des nains politiques, des petits comptables qui ne savent pas faire de la politique.

Aujourd’hui, les opposants sont mis devant le fait accompli. Ils n’ont rien d’autres à proposer comme alternative que les manifestations de rue. Divisée, l’opposition guinéenne louvoie. Cellou Dalein Diallo essaie de nouer une alliance (que certains qualifient de contre-nature) avec Moussa Dadis Camara. Aussitôt, Alpha Condé et la justice guinéenne lui fauchent l’herbe sous les pieds avec l’inculpation de l’ex-chef de l’ex-junte au pouvoir, pour son implication présumée au massacre du 28 septembre 2009. L’alliance entre le FPDD et l’UFDG est mort née. Malgré tout, Cellou Dalein se fait plébisciter Président et candidat de l’UFDG à une présidentielle que tout le monde voit comme perdu d’avance.

Sidya Touré, qui avait organisé son mini-congrès il y a des lustres, tente de convaincre les guinéens qu’il est la solution pour une élection où les dés sont pipés. Le président du parti UFR, qui depuis juin dernier avait annoncé qu’il ne soutiendrait pas Cellou Dalein au cas où ce dernier serait face à Alpha Condé au second tour de la présidentielle, semble n’avoir plus de repères politiques. En criant haut et fort qu’il ne soutiendra pas Cellou et qu’il n’est pas (encore) question de rapprochement avec Alpha Condé, Sidya veut tout de même se forger une troisième voie.

Lansana Kouyaté, longtemps absent du pays, ne sait pas, non plus, où donner de la tête aujourd’hui. Il a déclaré récemment que s’il fallait boycotter la présidentielle, tout le monde devait le faire ensemble. Sinon, Kouyaté préconise l’union sacrée pour imposer l’alternance en 2015.

A l’allure où vont les choses, les autres formations politiques de l’opposition ne font que gober les dictats des « anciens Premiers Ministres » devenus opposants. Pourtant, beaucoup rêvent des états généraux de l’opposition. Ceux-ci permettraient de mieux structurer l’Opposition Républicaine pour ses prises de positions tant au niveau national qu’international. Mais à deux mois de la présidentielle, cela semble impossible. Alors, marchez !  

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