Moussa Dadis Camara, l’ancien chef de la junte a été inculpé pour les crimes commis lors du massacre du 28 septembre 2009, lors d’une sanglante répression d’une manifestation de l’opposition. Les chefs d’inculpation retenus sont complicité d’assassinats, séquestration et viols. Mais Moussa Dadis Camara est présumé innocent jusqu’à une éventuelle condamnation, ce qui pour l’heure ne remet pas en cause sa candidature à la présidentielle d’octobre prochain. Il est en effet peu probable que le procès du 28 septembre puisse se dérouler avant l’élection.
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L’avenir s’assombrit pour le candidat Moussa Dadis Camara. Certes, l’inculpation dans le dossier du 28 septembre 2009 ne signifie pas culpabilité. Et tant qu’il n’est pas jugé l’ancien numéro un de la junte guinéenne est présumé innocent. Il a donc le droit de briguer la magistrature suprême en octobre prochain.
Mais l’inculpation par le pool de juges offre à ces derniers plusieurs possibilités. Moussa Dadis Camara peut être laissé en liberté. Il peut être placé sous contrôle judicaire et se voir interdire un certain nombre d’activités comme les déplacements, en vertu de l’article 147 du code de procédure pénale. Il peut enfin être placé en détention provisoire.
Les juges n’ont pas encore précisé le régime sous lequel ils placeraient Moussa Dadis Camara. En attendant, d’après le porte-parole de son parti, l’ancien chef de la junte maintient sa candidature et entend bien rentrer en Guinée au lendemain du ramadan.
L’alliance UFDG-FDPP
Du côté des alliés politiques, à savoir l’UFDG, on maintient le même cap. L’inculpation de Dadis Camara ne remet pas en cause l’alliance qui, de toute façon, est une alliance entre formations politiques. « Quoiqu’il arrive à Dadis, le parti va demeurer. Donc les alliances politiques vont rester. Ce ne sont pas seulement des alliances entre les présidents de l’UFDG et du FDPP, c’est l’alliance entre deux partis politiques qui vont continuer à explorer les possibilités de continuer ce dialogue », argumente Celou Dalein Diallo.
A la question de savoir si l’absence de son allié sur l’échiquier politique ne pourrait pas en fait constituer un avantage aux prochaines élections, le président de l’UFDG se défend. « Je pense que s’il venait à être candidat, et qu’il se mettait réellement dans le jeu, il pourrait largement mobiliser un électorat qui pourrait nous faire beaucoup d’avantages au deuxième tour. Parce que l’objectif pour nous, c’est de râtisser large au premier tour avec le plus de candidats possibles de l’opposition et de se regrouper au second tour pour contrebalancer les turpitudes que le pouvoir veut mettre en place par rapport à ces échéances. »
Moussa Dadis Camara est poursuivi pour complicité d’assassinats, séquestration et viols. Il sera de nouveau entendu lundi prochain par les juges qui feront le déplacement au Burkina Faso, où il vit en exil depuis 2010.
Avec RFI