Le capitaine Moussa Dadis Camara, ex-chef de la junte au pouvoir en Guinée a été inculpé ce mercredi à Ouagadougou, par des juges guinéens spécialement venus de Conakry pour son rôle présumé dans le massacre du 28 septembre 2009 au stade éponyme.
Thank you for reading this post, don't forget to subscribe!
L’audition s’est déroulée au Grand Palais de Justice de la capitale burkinabé.
Depuis que Dadis a annoncé sa candidature pour la présidentielle du 11 octobre, les choses avaient commencé à s’accélérer contre l’ancien Président du Conseil National pour la Démocratie et le Développement (CNDD). Elles se sont envenimées (pour ne pas dire qu’elles sont devenues pires) suite à l’annonce d’une éventuelle alliance entre son parti Front Patriotique pour la Démocratie et le Développement (FPDD) et le parti Union des Forces Démocratiques de Guinée (UFDG) de Cellou Dalein Diallo. Un mariage qui a été vite décrié par la mouvance présidentielle. Celle-ci n’a cessé de parler dans les coulisses de trahison.
L’ex chef de la junte aurait rompu unilatéralement le deal qui le liait à Alpha Condé et au RPG Arc-en-ciel en s’alliant au parti du chef de fil de l’opposition. Il faut être dupe pour penser que cette inculpation n’est pas liée à cette alliance. C’est un secret de Polichinelle d’affirmer que Dadis était entretenu par le pouvoir pendant tout ce temps qu’il était en exil à Ouagadougou.
En contrepartie, il devait soutenir politiquement Alpha Condé. En 2010, il l’avait bien soutenu et en 2013, à l’occasion de la présidentielle, le bouillant chef du CNDD avait remis ça. En 2015, croyant en son étoile, il a estimé qu’il devait briguer la magistrature suprême. Mal lui en a pris ! D’ailleurs, tout se serait bien passé, il serait encore resté simple témoin des évènements du 28 septembre, s’il n’y avait pas eu, répétons-nous, l’alliance UFDG/FPDD.
Aujourd’hui, comme un couperet, cette alliance est tombée sur la tête de Dadis. C’est une malédiction, disent les plus durs. Le Président du FPDD en sort complètement perdant sur toute la ligne. Son retour au pays est hypothétique. Sans candidature à la présidentielle de 2015, une fiction. Le plus grand gagnant de cette histoire, c’est Cellou Dalein Diallo et son parti UFDG. Mais faudrait bien qu’ils sachent en tirer profit. Nous y reviendrons !