Téodoro Obiang Nguema Mbasogo, le président équato-guinéen a débarqué à Conakry ce jeudi. Il a est accueilli par Alpha Condé à l’aéroport international de Conakry-Gbessia. Cette visite traduirait la solidarité de la Guinée-Equatoriale à l’endroit de la Guinée frappée par Ebola. Téodoro a, d’ailleurs, annoncé qu’une conférence de collecte de fonds aura bientôt lieu à Malabo en faveur du pays d’Alpha Condé.
Lorsque Téodoro Obiang Nguema propose une collecte de fonds pour la Guinée, à un moment où Alpha Condé bat campagne, avant la lettre, ça suscite des commentaires. Déjà, Alpha Condé utilise les moyens de l’Etat guinéen pour chercher à se faire réélire à la présidentielle programmée pour le 11 octobre 2015. Mobiliser des fonds pour la Guinée pendant cette période revient tout simplement à gonfler la cagnotte du Président-sortant qui a déjà une grande longueur d’avance sur les potentiels candidats.
Et puis, Obiang Nguéma dont le fils Téodorin est impliqué dans une affaire de biens mal acquis en France, ne saurait être un bon exemple de collecteur de fonds pour une Guinée meurtrie par Ebola.
Celui qui, le 03 août 1979 avec l’appui d’une partie de sa famille, organise un coup d’Etat contre son oncle Francisco Macias Nguema, n’est pas, non plus, un bon exemple de démocrate.
Dans ce pays, « le fonctionnement des institutions est très familial, puisque tous les postes à responsabilité sont détenus par des membres de la famille du président, issu de Mongomo (ethnie Fang). Ce pays est souvent qualifié de « démocrature » (dictature sous des oripeaux démocratiques) puisqu’il existe une « opposition légale » contrôlée par la présidence et que l’opposition réelle est réfugiée en Espagne. Son chef, Severino Moto Nsa, a déjà été condamné à plus de 100 ans de prison par contumace, accusé par le président d’avoir participé à la tentative de coup d’État lancée en 1997 contre lui.
Arrivé au pouvoir le 3 août 1979 à la suite d’un coup d’État, Teodoro Obiang Nguema est régulièrement reconduit par lui-même à la tête du pouvoir :
1982 : nommé chef d’État pour sept ans par le conseil militaire
1989 : élu avec 99,99 % des voix comme candidat unique
1996 : élu avec 97 % des voix comme candidat unique, dans un scrutin officiellement multipartite
2003 : élu avec 97,1 % des voix dans un scrutin multipartite (5 candidats autorisés).
2009 : élu avec 95,19 % des voix dans un scrutin multipartite (5 candidats autorisés) ».
(Source Wikipedia).
Si un homme d’Etat d’un tel parcours peut aider la Guinée à aller de l’avant, tous les Guinéens doivent applaudir la prouesse d’Alpha Condé.
