Faudrait-il en rire ou pleurer ? Non, le sujet est sérieux et témoigne du nouveau mode de fonctionnement que la présidente de la Haute Autorité de la Communication (HAC) compte imprimer aux journalistes guinéens. Un véritable mépris à la liberté de presse et d’expression. Diallo Souleymane, administrateur Général du Groupe Lynx-Lance, a été auditionné à nouveau ce jeudi par un comité présidé par Martine Condé ; présidente de la HAC. On lui reproche d’avoir critiqué la façon dont l’ancienne directrice de la communication d’Alpha Condé a été parachutée à la tête de la HAC.
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Naturellement, Diallo Souleymane n’a pas hésité un seul instant pour persister et signer qu’il maintient ce qu’il a écrit le 16 mars dans le N°1196 du Lynx. Son avocat n’a pas eu accès à la salle d’audition (ou d’audience) de la HAC. Diallo Souleymane a préféré mettre fin à cette tracasserie en demandant à la HAC de prendre sa décision.
Ceux qui disent que la HAC n’est qu’une copie-conforme du défunt CNC ne se sont pas trompés. Voilà une HAC Martinée, titrait le lynx à sa page 6 du N°1196. Du n’importe quoi , ajoutait un autre article signé DS. Nous vous le livrons en attendant la convocation de la HAC.
« Après plus de 4 ans d’attente injustifiée pour appliquer les lois sur la liberté de la presse, Alpha Grimpeur a décidé souverainement de se fabriquer sa HAC, le 10 mars. On ne sait pas trop ce qui urgeait dans l’arrière-cour de la Présidence de la République, le locataire éternel de Sékhoutoureya a réveillé la loi 003 relative à la Haute Autorité de la Communication que le Général El Tigre Konaté a promulguée depuis le 22 juin 2010. Martine Condé, la présidente du défunt CN (Conseil National des cancans), avait juré de tout faire pour l’enfouir dans les fins fonds de ses tiroirs. Jusqu’à sa modification ou sa mort. Les législatives de 2013 n’ont pas donné au régime du Grimpeur la capacité de réécrire à sa guise certaines lois de la république, il faut deux tiers des députés pour réviser la HAC. Le RPG ne les a pas. Compte tenu du passage en force qui pointe à l’horizon pour réélire Alpha Grimpeur en 2015, il faut remuer la HAC pour compléter l’émasculation de nos textes de loi. Elle a donc été réchauffée au goût du jour. Dame Martine Condé se chargera de l’application sur le terrain. Bonjour les médias !
Le premier son de cloche a retentit le 16 février par le décret 2015/020/PRG/SGG du Président Alpha Condé qui s’est substitué à l’Assemblée Nationale pour ajouter dans le corps du texte de la HAC un très joli paragraphe relatif à un serment que des membres de l’Honorable Institution doivent maintenant prêter devant la Cour Suprême. La loi initiale ne l’avait pas prévu. Merci, Excellence Monsieur le Président de la République, pour cette générosité qui consacre la subordination du législatif à l’exécutif ! L’alinéa 2 de l’article 7 de la vraie loi sur la HAC avait simplement demandé à Madame la Présidente de bien vouloir respecter l’article 36 de la Constitution pour déclarer ses biens en début et en fin de mandat.
Certainement que Martine Condé est une Guinéenne lambda qui tire le diable par la queue. Il n’y a pas leu de jurer devant une Cour Suprême inapte à relever nos parjures.
Le décret n°20 du 16 février 2015 qui n’aurait pas dû exister, a été complété par celui de 2015/034 PRG/SGG du 10 mars 2015, « portant confirmation de l’élection de la Présidente de la Haute Autorité de la Communication et la nomination des membres de cette institution ». Coucou, revoilà la loi !
Effectivement, l’article 7 de cette loi sur la HAC stipule que le « Président de la Haute Autorité de la Communication est élu par ses pairs ». C’est ce qui a été fait. Dans les conditions les plus…inimaginables. Au regard de la morale. Mais, passons ! Juste pour préciser que « cette élection et la nomination des autres membres sont entérinées par un décret du Président de la République ». C’est fait aussi. Bravo !
L’élection a été effectivement entérinée par le décret 034 du 10 mars 2015. Toto aurait applaudi à tout rompre cette légalité si le décret n’avait pas précisé ceci : « vu le procès-verbal de constat d’Huissier du 10 mars relatif à l’élection de Mme Martine Condé dans les fonctions de Présidente de la Haute Autorité de la Communication ». On a tout gâté. L’article 7 de la loi est formel : le Président de la HAC « est élu par ses pairs sous la supervision de la Cour Constitutionnel ». Qui ne saurait se confondre ni avec un quelconque conseiller de monsieur le Président de la République ni à des huissiers, si compétents soient-ils.
La Cour Constitutionnelle n’étant pas encore constituée, l’élection, le 10 mars 2015, dans la salle des Actes du Palais du Peuple, de Madame Martine Condé à la tête de la HAC est nulle et de nul effet. Aux yeux de la loi. Mais comme en Guinée aussi « zyeux voient , mais bouche ne parle pas, on peut toujours rouler. Du n’importe quoi !
Mais dans un premier article signé par Abdoulaye S.Camara, des « aigris affirment que La Matine Condé s’est levée tôt pour battre campagne. Même qu’elle a influencé le choix des représentants de certaines associations de presse et autres structures concernées. Il paraît que les électeurs ont été sérieusement Condétionnés. Que dis-je, assaisonnées au poivre et au gombo. On aurait léché les doigts en fonction du poids. D’où le score à la soviétique que La Martine a récolté face à son adversaire Ousmane Camara qui a OC n’en récolter qu’une seule. La sienne. Vraiment, du n’importe quoi !