Crise politique autour du chronogramme électoral en Guinée : A qui profiterait le chaos ?

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Michäel Jean, Secrétaire Générale de l’Organisation Internationale de la Francophonie (OIF) a mis le feu aux poudres à Conakry. Beaucoup d’observateurs disent que ça bourde qui a consisté à apprécier un chronogramme électoral décrié par l’opposition témoigne de son manque de discernement des questions guinéo guinéennes. Ainsi, son premier voyage en Afrique en qualité de nouvelle dirigeante de l’OIF aura été un échec.

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L’opposition guinéenne compte bien saisir cette bourde de Michäel Jean pour alerter la communauté internationale sur le manque de neutralité de la Francophonie dans les questions guinéennes. Bah Oury, vice-président du parti UFDG, a rappelé ce matin dans l’émission Œil de Lynx, de la radio Lynx FM, qu’en 2010 l’OIF et Abdou Diouf avaient tout mis en œuvre pour qu’Alpha Condé soit élu Président de la Guinée. « Le Général Toumany Sangaré, expert de l’OIF à la CENI et parachuté plus tard président de la CENI, avait fermé les yeux sur plusieurs manquements au processus électoral », rappelle Bah Oury.

Mais l’opposant de rassurer que si Alpha Condé sait compter sur des amis comme Tony Blair, Bernard Kouchner et autres Georges Soros, Cellou Dalein, Sidya et Kouyaté ont eux aussi leurs entrées à Paris, Washington ou Bruxelles. Personne n’est dupe, a voulu dire Bah Oury. Selon lui, il reviendra aux guinéens de se battre d’abord pour le triomphe de la démocratie et le développement de leur pays.

Mais bien avant Bah Oury, Dr.Abdoulaye Korsé Baldé avait noté que la communauté internationale n’interviendra en Guinée que lorsqu’il y aura des problèmes. Il a en grande partie raison ! Ce qu’on appelle à tort ou à raison la communauté internationale aime jouer aux sapeurs-pompiers. Parfois même, ce sont eux (c’est le cas des propos de Michäel Jean) qui attisent le feu et après ils viennent chercher à l’éteindre ( Tiken Jah Fakoly l’avait bien chanté, non ?).

Il reste évident qu’à l’allure où vont les choses en Guinée, le mieux serait de relancer rapidement le dialogue. Alpha Condé ne devrait pas écouter ses thuriféraires et flagorneurs qui ne prospèrent que lorsqu’il y a des crises dans le pays. Les marches pacifiques, les manifestations de rues de l’opposition, les meetings et autres rassemblements de l’opposition sont des occasions rêvées pour se faire des sous par les grands patrons de la police et de la gendarmerie, les créateurs de mouvements de soutien et autres associations, les donzos, les Chevaliers de la Républiques, les porte-paroles, les groupements de jeunes.

A la moindre mesure, les mêmes structures qui fonctionnent au sein de l’opposition qui a ses bandes de jeunes, ses loubards, animateurs de meetings, sections motards, porteurs de pancartes, mobilisateurs des jeunes de l’axe, leaders des jeunes des partis politiques…., n’attendent qu’un prétexte pour réclamer de l’argent.

La classe politique devrait arrêter d’hypothéquer l’avenir de la Guinée pour des questions électoralistes et politiques. Les Guinéens sont aujourd’hui beaucoup plus préoccupés par des sujets liés au manque d’eau dans les quartiers de Conakry, le manque d’électricité, la précarité, l’insécurité galopante, le chômage endémique des jeunes, la propagation de la fièvre hémorragique à virus Ebola, la cherté de la vie, le manque d’infrastructures scolaires et socio-éducatives, excusez du peu !

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