Cellou Dalein : « S’il devait y avoir un candidat unique, il n’y a pas de raisons que ce ne soit pas moi »

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À l’approche de la présidentielle guinéenne – qui devrait se dérouler avant la fin de l’année – l’opposition durcit le ton et réclame plus de dialogue avec le pouvoir en place. Cellou Dalein Diallo, le chef de file des opposants, en séjour à Paris, a expliqué à « Jeune Afrique » ses craintes concernant l’organisation du prochain scrutin. 

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Faut-il craindre un regain de tension durable entre l’opposition et le gouvernement en Guinée ? Depuis le début de l’année 2015, année électorale, les manifestations de l’opposition se multiplient et dégénèrent la plupart du temps en affrontements avec les forces de l’ordre. Dernier exemple en date : le 2 février à Labé (en Moyenne-Guinée), fief de Cellou Dalein Diallo, le leader de l’Union des forces démocratiques de Guinée (UFDG), le principal parti d’opposition du pays. Les manifestants dénoncent des affectations « arbitraires », selon eux, de certains agents de l’État qui seraient proches de l’opposition, notamment dans le secteur de l’éducation. Bilan : 25 blessés dans les rangs des forces de l’ordre, 25 parmi les civils, 33 arrestations et des biens privés pillés. Le gouvernement a condamné ces violences, tout en saluant les membres de l’opposition et de la majorité présidentielle qui ont « appelé au calme et à la retenue ».

De son côté, Cellou Dalein Diallo, conteste le  bilan des victimes et dénonce l’attitude des forces de sécurité. Et même s’il dénonce aussi les violences, il ajoute : « Je condamne surtout la répression qui s’est abattue sur des manifestants pacifiques. La quasi-totalité des habitants de cette région sont des militants ou sympathisants de l’UFDG. Il n’y a donc aucune raison pour qu’ils s’attaquent aux biens des gens ! Ce sont les forces de l’ordre qui profitent généralement de ce type d’évènements pour saccager les boutiques de nos sympathisants. »

« Notre défi est d’organiser des élections transparentes »

Manifestations régulières mais aussi changement de ton… « Notre défi est d’organiser des élections transparentes. Si c’est le cas, il n’y aura aucun problème pour dégager Alpha Condé », n’hésite pas à déclarer le chef de file de l’opposition. Ce langage, de plus en plus dur, ne contribue-il pas à créer un climat de tension dans le pays ? À en croire l’ancien Premier ministre guinéen, pas du tout. « Pour baisser la tension, il suffit de respecter la loi, les engagements pris et les droits des autres. Ce que ne fait pas le pouvoir actuel, qui depuis plusieurs mois a rompu tout dialogue. »

Que demande aujourd’hui l’opposition ? Va-t-elle continuer les marches ?  De passage à Paris, Cellou Dalein Diallo a répondu aux questions de Jeune Afrique. L’occasion d’aborder avec lui les dernières décisions du gouvernement d’Alpha Condé, comme l’acceptation de l’appui financier de l’Union européenne pour l’organisation de la prochaine élection présidentielle, mais aussi sa gestion de l’épidémie d’Ebola.

Pour battre Alpha Condé et éviter le même scénario qu’en 2010, certains avancent de plus en plus l’idée d’une candidature unique de l’opposition, incarnée par Sydia Touré de l’Union des forces républicaines (UFR) et Celou Dalein Diallo. Une idée en laquelle celui-ci ne semble pas croire : « Ce n’est pas une chose facile à faire, dit-il. Demandez à un parti politique de renoncer à une élection présidentielle alors que beaucoup de gens font de la politique pour participer à cet exercice-là. C’est pourquoi nous, nous n’insistons pas sur cette nécessité mais sur celle de s’unir au second tour, quitte à obtenir un partage équitable du pouvoir ensuite. Comme cela s’est passé au Sénégal ou en Côte d’Ivoire. »

« Il n’y a pas de raisons que ce ne soit pas moi »

Cellou Dalein Diallo ne craint-il pas de décevoir ses militants ou son électorat en cas de désistement ? L’intéressé rétorque que de toutes les façons « la question du désistement ne s’adresse pas à moi. Dans ce contexte, je reste quand même au sein de la première force politique du pays, j’ai eu 44% des votes au premier tour de la dernière élection (présidentielle), 37 députés aux législatives… S’il devait y avoir un candidat unique, il n’y a pas de raisons que ce ne soit pas moi. Mais je ne revendique pas la candidature unique. Je pense que le plus important c’est de se mettre d’accord, et de se dire que si nous cherchons tous l’alternance, il faut être uni au deuxième tour. »

l’article sur Jeuneafrique.com : 

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