Cellou Dalein: « Si le délai constitutionnel de l’élection présidentielle n’est pas respecté, Alpha Condé perd sa légitimité »

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« Si le délai constitutionnel de l’élection présidentielle n’est pas respecté, Alpha Condé perd sa légitimité et sa légalité et du coup, la vacance du pouvoir assortie d’une transition sera constatée  », avertit Cellou Dalein Diallo à Dakar.

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 En séjour dans la capitale sénégalaise à Dakar depuis le lundi, 1er décembre 2014, le leader de l’Union des Forces Démocratiques de Guinée, El Hadj Cellou Dalein Diallo, a animé, ce mercredi 03 décembre 2014, à son hôtel, un point de presse à la faveur duquel le challenger d’Alpha Condé au deuxième tour de l’élection présidentielle de 2010 a évoqué une kyrielle de sujets afférents à l’actualité sociopolitique et économique de notre paysle quinzième Sommet de la Francophonie, la décrispation du climat entre Conakry et Dakar, mais également, sa participation les 6 et 7 décembre à un Forum International à Paris, la tournée qu’il effectuera en Europe dans les prochains jours en compagnie de son Vice-président Bah Oury, la récente déclaration du Professeur-Président lui conférant le statut de Chef de file de l’opposition guinéenne. Concernant ce dernier point, Cellou Dalein Diallo réagit en martelant que cette décision du Président de la République est un non événement au motif que celle-ci n’est guère une gratification, mais plutôt un fait naturel évident qui ne se décrète pas.
 
D’entrée, le Chef de file de l’opposition décline les raisons de son séjour à Dakar et celles de sa prochaine tournée en Europe : « Je suis venu à Dakar pour rencontrer les responsables, militants et sympathisants de notre grande formation politique, histoire de préparer le renouvellement des instances du parti, en prélude bien-entendu au Congrès qui doit se tenir bientôt. Actuellement, nous  sommes attelés aux préparatifs du Congrès via le renouvellement des sections existantes et l’implantation d’autres dans les circonscriptions électorales qui n’en disposent pas, mais qui en ont déjà la taille requise. Aussi, ai-je échangé avec mes interlocuteurs que sont nos responsables à la base et nos militants sur les dispositions à prendre par rapport à l’élection présidentielle de 2015. C’est dans le même ordre d’idées que j’effectuerai dans les tout prochains jours une tournée en Europe. Ma visite en Europe aura un double objectif. Le premier consiste à répondre à l’invitation qui m’est adressée de prendre part au Forum des Patrons des Grandes Industries et des Hommes Politiques à Paris dénommé ‘’Forum Raymond’’. Deuxièmement, je me dois d’honorer un rendez-vous en Belgique avant de rallier Milan en Italie où mon dynamique Vice-président Bah Oury et moi-même animerons un meeting géant en collaboration avec la Fédération locale de l’UFDG. Avant de regagner la Guinée, mon agenda prévoit également des rencontres d’envergure avec plusieurs personnalités des pays européens que je visiterai ». 
 
Revenant sur son séjour dakarois, les différentes prises de contact qu’il a eues, le Sommet de la Francophonie et l’éclaircissement du ciel entre Conakry et Dakar consécutivement à la rencontre Macky Sall-Alpha Condé tenue au lendemain du Sommet de la Francophonie, El Hadj Cellou Dalein de préciser : « Je ne saurais décliner la liste des personnalités que j’ai rencontrées à Dakar, d’autant plus que cela relève d’une certaine confidentialité pour des raisons diverses et variées. Toujours est-il que mon carnet d’adresses est très riche au Sénégal, en ce sens que j’ai des amis dans tous les secteurs de la vie sociopolitique et économique de ce pays que j’aime et que j’adore pour sa stabilité et l’hospitalité de ses hommes. Sans démagogie aucune, je me dois d’affirmer toute ma joie et ma satisfaction de voir se décrisper le climat entre le Sénégal et la Guinée. J’étais très préoccupé par la situation de tension qui prévalait entre les plus hautes autorités des deux pays. Cette tension avait négativement influé sur la vie de nos deux peuples qui sont liés par l’histoire et la géographie. Je suis optimiste pour que les autorités du Sénégal et de la Guinée aillent jusqu’au bout du dénouement total de la crise pour le plus grand bonheur de l’ensemble des Guinéens et des Sénégalais. Quant au Sommet de la Francophonie tenu les 29 et 30 novembre 2014 à Dakar, force est de reconnaître que celui-ci fut un éclatant succès à l’honneur des autorités sénégalaises avec à leur tête mon frère et ami le Président Macky Sall, du Comité d’Organisation et de la Francophonie. Là-dessus, je m’empresse d’adresser mes sincères félicitations au gouvernement du Sénégal et singulièrement au Président Macky Sall. Je souhaite plein succès à la nouvelle Secrétaire Générale, afin qu’elle puisse répondre de façon efficace et efficiente à toutes les attentes et relever honorablement les défis qui l’attendent ». 
 
Parlant des menaces de l’opposition relatives à la reprise prochaine de ses manifestations pacifiques, de sa consécration par le Professeur-Président en qualité de Chef de file de l’Opposition et des risques de report des consultations électorales pour cause d’Ebola, le numéro un de l’UFDG se montre ferme et catégorique : « Nous n’avons brandi aucune menace. Ce que nous réclamons relève de nos pleins droits pour la transparence du processus électoral et le respect des dispositions de la Constitution en termes de calendrier. Nous ne saurions recourir à la justice guinéenne pour exiger du gouvernement le respect de la loi, d’autant que la justice est carrément à la dévotion de Monsieur Alpha Condé et de son gouvernement. Alors, le moyen de pression dont nous disposons et qui est un droit constitutionnel repose essentiellement sur les manifestations pacifiques. Moi, je ne fais pas la politique pour être Chef de file de l’opposition, mais plutôt pour être Président de la République, il faut que cela soit clair une fois pour toutes. Je suis naturellement le Chef de file de l’opposition au regard du ratio militants dont je dispose. Cela constitue un fait évident qui ne se décrète pas. Dans tous les pays, c’est le leader du parti de l’opposition qui a le plus grand nombre de sièges à l’Assemblée Nationale qui est de facto le Chef de file de cette entité. Que Alpha Condé décide maintenant de saisir l’Assemblée Nationale pour en faire une Loi, cela ne me fait ni chaud ni froid. En tout cas je ne me laisserais pas distraire par des astuces politiques. 
Bien avant qu’Alpha Condé n’annonce que je suis le Chef de file de l’opposition, moi je me considérais déjà comme tel, mais avec beaucoup d’humilité. En tout cas, ce n’est point plaisant pour moi d’être l’éternel Chef de file de l’opposition. Il faudrait bien que quelqu’un d’autre occupe cette posture face à moi dans les meilleurs délais et dans les règles de l’art. Je ne comprends pas pourquoi le fait que le Président ait dit que Cellou est le Chef de file de l’opposition gênerait certains partis politiques. Cette stature n’est même pas un motif de réjouissance pour moi, puisque mon ambition est de devenir le Président de la République. Enfin, je tiens à préciser que si Monsieur Alpha Condé considère le virus Ebola comme une aubaine devant lui permettre de repousser les calendriers électoraux, il se trompe grandement. Si les délais constitutionnels ne sont pas respectés, Alpha Condé perd du coup sa légalité et sa légitimité. Dès lors, les Guinéens feront constater la vacance du pouvoir afin qu’une transition soit engagée », avertit Cellou Dalein Diallo. 
 
Mandian SIDIBE, Journaliste en exil forcé à Dakar 
 
 

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