Paris, 26 novembre 2014 (AFP) – Le président français François Hollande sera vendredi sur le front de la lutte anti-Ebola en Guinée, un des pays les plus touchés par l’épidémie en Afrique de l’Ouest, avant de participer au sommet de la francophonie à Dakar.
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Objectif de cette visite officielle, la première d’un président français depuis 1999 et la première d’un chef d’Etat non-africain dans un pays touché par Ebola depuis le début de la crise : faire le point sur le dispositif mis en place pour lutter contre la fièvre hémorragique qui a déjà fait 1.200 morts
en Guinée, pays où la France a décidé de concentrer son action, avec un engagement de 100 millions d’euros.
Mais aussi délivrer « un message de solidarité » à la Guinée, dont l’économie est fortement touchée par l’épidémie. La Guinée a d’ailleurs reçu le surprenant conseil de la part du Fonds Monétaire international qui a demandé au président guinéen Alpha Condé d' »augmenter les déficits » pour freiner
l’avancée d’Ebola. »Le FMI ne dit pas cela très souvent », avait admis sa directrice générale Christine Lagarde.
M. Hollande, qui arrivera à la mi-journée à Conakry, visitera le laboratoire de l’Institut Pasteur à l’hôpital Donka de la capitale avant une table ronde sur « la riposte contre Ebola ».
Suivront des entretiens avec M. Condé, la communauté française (3.000 ressortissants) et le personnel médical français.
Le déplacement de M. Hollande intervient au moment où la mise en place du
dispositif français est en cours de finalisation.L’ONG One a dénoncé le « manque de transparence » concernant l’aide : « la France a seulement programmé le décaissement de 38 millions sur les 100
millions promis », accuse-t-elle.
Dans une lettre ouverte à M. Hollande juste avant son arrivée, l’Association Reporters sans frontières accuse elle le gouvernement guinéen « d’exploiter la situation de crise » engendrée par l’épidémie d’Ebola » pour museler la liberté de l’information ».
Elle proteste, notamment, contre les conditions dans lesquelles plusieurs milliers de personnes ont été chassées de la localité de Womey (sud du pays), après le massacre, le 16 septembre, de huit membres d’une équipe en campagne de sensibilisation par des habitants niant l’existence du virus.
RSF accuse également le pouvoir guinéen de « fraudes » dans les processus électoraux à l’approche des élections présidentielles de 2015, de « harcèlement et d’intimidation » contre l’opposition et les journalistes.
Alpha Condé a pour sa part justifié mercredi le recours à la force contre des populations récalcitrantes aux mesures contre l’épidémie. « Si les gens ne veulent pas se faire traiter nous allons utiliser la force parce qu’on n’acceptera pas que la maladie se propage malgré tous les efforts que nous sommes en train de déployer », a-t-il déclaré lors d’une conférence de presse.
Outre le centre de soins de Macenta déjà installé au coeur du foyer de l’épidémie en Guinée forestière (sud-est), trois autres centres doivent être opérationnels d’ici à la mi-décembre dans le même secteur avec l’ouverture d’un centre de formation des personnels soignants près de Conakry.
La France met également au point un test de dépistage devant remplacer l’actuel qui nécessite une prise de sang et six heures de traitement.
La visite de M. Hollande doit aussi à renforcer les liens entre les deux pays à la relation « assez agitée » depuis 1958, souligne un diplomate français. « Nous préférons la pauvreté dans la liberté à la richesse dans l’esclavage », avait lancé le futur président Sékou Touré refusant le projet de
Constitution proposé par le général de Gaulle. S’en était suivie une période de glaciation avant la reprise de relations en 1976. Pendant la dernière visite d’un président français (Jacques Chirac
1999), Alpha Condé, opposant historique au régime de Sékou Touré, était en
prison. « La Guinée a évolué, s’est démocratisée, la France a évolué, le contexte a
changé », estime l’entourage du président français qui a reçu à plusieurs reprises son homologue à Paris depuis 2012.
swi/mat/pgf/st
en Guinée, pays où la France a décidé de concentrer son action, avec un engagement de 100 millions d’euros.
Mais aussi délivrer « un message de solidarité » à la Guinée, dont l’économie est fortement touchée par l’épidémie. La Guinée a d’ailleurs reçu le surprenant conseil de la part du Fonds Monétaire international qui a demandé au président guinéen Alpha Condé d' »augmenter les déficits » pour freiner
l’avancée d’Ebola. »Le FMI ne dit pas cela très souvent », avait admis sa directrice générale Christine Lagarde.
M. Hollande, qui arrivera à la mi-journée à Conakry, visitera le laboratoire de l’Institut Pasteur à l’hôpital Donka de la capitale avant une table ronde sur « la riposte contre Ebola ».
Suivront des entretiens avec M. Condé, la communauté française (3.000 ressortissants) et le personnel médical français.
Le déplacement de M. Hollande intervient au moment où la mise en place du
dispositif français est en cours de finalisation.L’ONG One a dénoncé le « manque de transparence » concernant l’aide : « la France a seulement programmé le décaissement de 38 millions sur les 100
millions promis », accuse-t-elle.
Dans une lettre ouverte à M. Hollande juste avant son arrivée, l’Association Reporters sans frontières accuse elle le gouvernement guinéen « d’exploiter la situation de crise » engendrée par l’épidémie d’Ebola » pour museler la liberté de l’information ».
Elle proteste, notamment, contre les conditions dans lesquelles plusieurs milliers de personnes ont été chassées de la localité de Womey (sud du pays), après le massacre, le 16 septembre, de huit membres d’une équipe en campagne de sensibilisation par des habitants niant l’existence du virus.
RSF accuse également le pouvoir guinéen de « fraudes » dans les processus électoraux à l’approche des élections présidentielles de 2015, de « harcèlement et d’intimidation » contre l’opposition et les journalistes.
Alpha Condé a pour sa part justifié mercredi le recours à la force contre des populations récalcitrantes aux mesures contre l’épidémie. « Si les gens ne veulent pas se faire traiter nous allons utiliser la force parce qu’on n’acceptera pas que la maladie se propage malgré tous les efforts que nous sommes en train de déployer », a-t-il déclaré lors d’une conférence de presse.
Outre le centre de soins de Macenta déjà installé au coeur du foyer de l’épidémie en Guinée forestière (sud-est), trois autres centres doivent être opérationnels d’ici à la mi-décembre dans le même secteur avec l’ouverture d’un centre de formation des personnels soignants près de Conakry.
La France met également au point un test de dépistage devant remplacer l’actuel qui nécessite une prise de sang et six heures de traitement.
La visite de M. Hollande doit aussi à renforcer les liens entre les deux pays à la relation « assez agitée » depuis 1958, souligne un diplomate français. « Nous préférons la pauvreté dans la liberté à la richesse dans l’esclavage », avait lancé le futur président Sékou Touré refusant le projet de
Constitution proposé par le général de Gaulle. S’en était suivie une période de glaciation avant la reprise de relations en 1976. Pendant la dernière visite d’un président français (Jacques Chirac
1999), Alpha Condé, opposant historique au régime de Sékou Touré, était en
prison. « La Guinée a évolué, s’est démocratisée, la France a évolué, le contexte a
changé », estime l’entourage du président français qui a reçu à plusieurs reprises son homologue à Paris depuis 2012.
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