Entre la politique et la gestion de la fièvre Ebola, il n’y a désormais qu’un pas. Après le président Macky Sall du Sénégal, c’est au tour du chef de file de l’opposition malienne Soumaila Cissé- jugé proche de Cellou Dalein Diallo de l’UFDG- de demander mercredi, à Bamako, aucours d’une conférence de presse, la fermeture des frontières avec la République de Guinée. Malgré le niet du président malien Ibrahim Boubacar Keita (IBK).
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De l’avis du député élu de Niafunké et opposant au régime du Mali, le gouvernement actuel devrait fermer les frontières avec la Guinée, du moins temporairement, afin de gérer la crise sanitaire liée à Ebola.
D’emblée, Soumaila Cissé, dont les propos pointent un manque de fermeté de la part de l’actuel régime, estime qu’une fermeture des frontières, du moins temporaire, n’est pas une mesure discriminatoire face à un pays confrontée à une menace aussi grave qu’Ebola : « Aujourd’hui, c’est quand même la panique, dans tous les quartiers de Bamako, on se méfie l’un de l’autre. A l’URD, nous voulons être responsables. Puisque tout vient de la Guinée, nous proposons que le gouvernement accepte de fermer la frontière pendant un mois et pendant ce mois, il faut renforcer le dispositif et donner plus de moyens, aux médecins, au personnel de santé, pour circonscrire la maladie le plus tôt possible », a déclaré Soumaila Cissé, convaincu qu’un Etat doit faire preuve de pragmatisme dans ce genre de contexte. « Les autorités n’ont-elles pas minimisé, par laxisme, les risques potentiels d’introduction du virus par les personnes provenant des pays ravagés par ce fléau ? » Et de souligner que prendre ce genre de mesures, n’est en rien discriminatoire envers les voisins, puisqu’elles permettent plutôt de protéger la population contre tout risque.
Si les chefs d’Etats de la Cedeao avaient appelé au dernier sommet d’Accra, à ne pas fermer les frontières avec les pays infectés par le virus Ebola, en raison du principe de libre circulation des biens et personnes dans l’espace UEMOA, Soumaila Cissé estime que la souveraineté nationale prime d’abord sur l’intérêts sous régionaux. Pour lui Kourémalé est une zone poreuse certes, mais qui doit être maîtrisée par des agents sanitaires bien préparés. Or déplore l’élu, on trouve du personnel de santé, sans rigueur et sous équipé sur place, preuves à l’appui.
« Etre en quarantaine est une mesure discriminatoire. On le fait bien pour des malades. Alors pourquoi ne le ferait-on pas pour notre pays ? Si une maman est contagieuse, on la sépare de son enfant, n’est-ce pas ce qu’il y a de plus dur au monde ? Alors, je demande qu’on nous sépare de la Guinée pendant un mois, afin de circonscrire la maladie », prône Soumaila Cissé, qui estime que les Maliens ont très vite intérêt à maîtriser la crise liée au virus Ebola.