Ebola : Le FMI va apporter une assistance financière de 130 millions dollars à la Guinée, au Libéria et à la Sierra Leone !

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CONAKRY,28 SEPTEMBRE 2014-Face à l’augmentation du nombre de victimes de l’Ébola et à la propagation de l’impact économique de la crise, le FMI intervient pour apporter 130 millions de dollars au total d’assistance financière d’urgence à la Guinée, au Libéria et à la Sierra Leone, les trois pays d’Afrique de l’ouest au cœur de l’épidémie.

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Face à l’augmentation du nombre de victimes de l’Ébola et à la propagation de l’impact économique de la crise, le FMI intervient pour apporter 130 millions de dollars au total d’assistance financière d’urgence à la Guinée, au Libéria et à la Sierra Leone, les trois pays d’Afrique de l’ouest au cœur de l’épidémie.

Le Conseil d’administration du FMI a approuvé ce financement le 26 septembre à titre d’urgence en vertu d’une procédure accélérée, pour contribuer à couvrir une part importante d’un déficit de financement provisoirement estimé à un total de quelque 300 millions de dollars, conséquence de la crise humanitaire. Les pays sont en proie à la flambée d’Ébola avec des institutions fragiles et des systèmes médicaux mal équipés. Ils sont confrontés à de considérables baisses de recettes et à de nouveaux besoins de dépenses pour lutter contre cette flambée.

L’intervention du FMI dans cette crise traduit l’impact macroéconomique grandissant qu’a cette dernière sur des pays qui faisaient des progrès considérables pour surmonter des années de fragilité et d’instabilité. L’assistance financière supplémentaire pour aider à lutter contre l’épidémie correspond au mandat du FMI qui consiste à soutenir ses pays membres dans des périodes de tensions économiques et sociales au cours desquelles ils sont confrontés à des besoins de financement de leurs balances des paiements et de leurs budgets.

Impact économique grandissant

«La flambée d’Ébola en Guinée, au Libéria et en Sierra Leone a déjà eu un trop lourd tribut en vies humaines» a déclaré la Directrice générale du FMI, Christine Lagarde. « Cette crise humanitaire pourrait également avoir de profondes conséquences économiques. Les gouvernements de Guinée, du Libéria et de la Sierra Leone ont sollicité un appui auprès du FMI pour pouvoir renforcer leur lutte contre cette épidémie sans précédent qui touche de façon disproportionnée les groupes les plus vulnérables de leurs populations. Le FMI a engagé un travail intense avec les autorités des pays touchés et leurs partenaires au développement pour s’assurer que la flambée soit rapidement maîtrisée et pour accompagner l’effort de reconstruction économique qui doit suivre».

Les accords de financement s’élèvent à 25% de la quote-part de chacun des pays au FMI et se répartissent de la façon suivante :

Guinée: Le Conseil d’administration a approuvé 41,4 millions de dollars au titre de la Facilité de crédit rapide (FCR). La flambée d’Ébola a débuté en Guinée à la fin de 2013 et s’est brusquement intensifiée à compter de juillet, même si le pays a été touché relativement moins durement que ses voisins. Les perspectives économiques du pays à court terme se sont considérablement détériorées, puisque le taux de croissance projeté à 4,5% en début d’année devrait régresser à 2,4% pour l’ensemble de 2014. La Guinée enregistre des progrès satisfaisants dans le cadre de l’accord au titre de la Facilité élargie de crédit (FEC) en cours, mais va bénéficier d’un financement d’urgence au titre de la FCR car la toute dernière revue au titre de la FEC est en instance.

Libéria: Le Conseil d’administration a approuvé une augmentation de 48,3 millions de dollars d’un accord en cours au titre de la FEC. À l’heure actuelle, le Libéria est le pays le plus touché par l’épidémie qui a totalement submergé ses capacités de réaction. Outre le lourd tribut en vies humaines, la flambée a un grave impact économique et social qui pourrait mettre en péril les progrès d’une décennie de paix. Selon des estimations provisoires, la croissance du PIB réel devrait régresser de 6% à 2,5% en 2014 compte tenu des graves bouleversements qui frappent les grands secteurs économiques, notamment l’extraction minière, les services et l’agriculture.

Sierra Leone: Le pays bénéficiera d’une augmentation de 39,8 millions de dollars au titre de la FEC. L’Ébola s’est propagée à l’ensemble du pays et a gravement frappé le tissu socio-économique. La croissance ralentit, de 11,3% à 8% cette année, selon les estimations du mois d’août, les tensions inflationnistes se sont intensifiées et de nouveaux besoins de financement de la balance des paiements et du budget sont apparus.

« Une crise sanitaire de cette ampleur aura inévitablement un grave impact économique, et il est de la responsabilité du FMI d’aider les pays à rester debout », a déclaré Antoinette Sayeh, Directrice du Département Afrique du FMI. « Nous travaillons en étroite collaboration avec nos interlocuteurs des trois pays pour apporter le concours financier et les conseils qui peuvent être déterminants dans leur lutte contre l’Ébola ».

Le rythme d’infection s’accélère

L’épidémie d’Ébola, fièvre hémorragique provenant des animaux sauvages, est apparue en Guinée au début de cette année avant de se propager ensuite aux pays voisins que sont le Libéria et la Sierra Leone. Selon l’Organisation mondiale de la santé (OMS), près de 6.000 personnes ont été recensées comme infectées par le virus dans les trois pays (avec quelques rares cas au Nigéria et au Sénégal, où le virus semble aujourd’hui contenu) et environ 3.000 personnes y auraient succombé.

Toutefois, le bilan réel sera vraisemblablement supérieur car tout semble indiquer que tant le nombre de cas que le nombre de décès soient nettement sous-déclarés. En outre, le rythme d’infection s’est accéléré ces dernières semaines, notamment au Libéria et dans une moindre mesure en Sierra Leone.

Les trois pays touchés ont eu du mal à mobiliser une défense efficace contre la propagation de l’Ébola, en grande partie en raison de capacités de santé publique extrêmement limitées. Un nombre croissant d’organisations internationales se sont impliquées, notamment les Nations-Unies et l’OMS, la Banque mondiale, la Banque africaine de développement, et les grandes organisations non gouvernementales que sont Médecins sans Frontières et la Croix Rouge. Les pouvoirs publics et les bailleurs privés nationaux et internationaux ont également engagé des ressources considérables.

 

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