Ebola: un sérum expérimental américain envoyé au Liberia: Pourquoi pas en Guinée ?

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CONAKRY, 12 AOUT 2014-A la demande faite directement par la présidente du Liberia à Barack Obama le 8 août, les Etats-Unis ont donné leur accord pour l’envoi de doses d’un sérum expérimental administré apparemment avec un certain succès sur les deux Américains infectés par la fièvre Ebola au Liberia et qui sont maintenant soignés dans un hôpital d’Atlanta.

 

Avec notre correspondant à Washington, Jean-Louis Pourtet

Le médicament est un anticorps dit « ZMapp » qui est développé par un laboratoire privé en Californie et il a donné de bons résultats mais jusqu’à présent seulement sur des singes. Il ne s’agit pas d’un vaccin, mais d’un traitement qui consiste à répliquer des anticorps qui sont fabriqués naturellement par des souris infectées. Ces anticorps sont alors injectés chez l’homme et permettent à ce dernier de répondre aux attaques du virus. C’est la première fois qu’il est testé sur des humains, les deux Américains soignés aux Etats-Unis et également un prêtre espagnol.

Selon l’hôpital d’Atlanta, l’état des patients américains se serait amélioré. Normalement un médicament expérimental ne peut être exporté ou mis sur le marché avant d’avoir reçu le feu vert de la Food and Drug Administration (FDA), l’agence américaine de sécurité alimentaire et sanitaire. Mais, devant les ravages de l’épidémie , elle a donné son accord avec le soutien de Barack Obama à qui la présidente libérienne avait fait directement la demande.

Le ministère américain de la Santé a précisé que le gouvernement n’avait fait que servir d’intermédiaire entre la société pharmaceutique et le Liberia. Le médicament mis au point avec une société canadienne est produit à partir de feuilles de tabac, mais ne peut-être à ce stade fabriqué en grande quantité. Le laboratoire américain dit avoir expédié gratuitement toutes les doses dont il disposait en Afrique de l’Ouest sans préciser le ou les pays destinataires, mais selon CNN, ce serait le Liberia qui aurait bénéficié de cette livraison.

Ebola, un virus peu connu

Mais ce traitement est expérimental, c’est-à-dire non testé et approuvé chez l’être humain. Et le recul nécessaire pour une administration massive est loin d’être suffisant. Six singes sur huit ont pu être sauvés. Mais l’ont-ils réellement été ou est-ce parce que le taux de mortalité du virus Ebola se situe entre 25 et 90% ? Existe-t-il des effets secondaires ?

D’autres pistes thérapeutiques sont en cours. Mais le virus Ebola, peu connu et surtout moins mortel hier qu’aujourd’hui, n’a pas suffisamment mobilisé les industriels pharmaceutiques. « Les gouvernements africains devraient être autorisés à prendre des décisions informées concernant l’usage ou non de ces produits, par exemple pour protéger et traiter les travailleurs de santé qui courent des risques d’infection particulièrement élevés », soulignent des spécialistes.

Les priorités pour l’instant restent la prévention et une prise en charge très rapide : surtout se protéger au maximum et soigner les symptômes dès leur première apparition.

Par Rfi

Encadré de Guineedirect

On se demande pourquoi les autorités guinéennes (s’ils ne l’ont pas encore fait ?) ne réclameraient pas les mêmes faveurs ? D’autant plus que des scientifiques ont démontré que le patient zéro, c’est-à-dire la première personne à avoir été déclarée morte de la fièvre hémorragique à virus Ebola est un enfant guinéen de six ans. Il y a là vraiment du deux poids, deux mesures. Même si Alpha Condé ne réclame pas ce sérum pour les malades guinéens, Barak Obama aurait du penser aux guinéens, par humanisme et surtout pas nécessité publique. l’OMS qui s’alarme de la propagation du virus en Afrique de l’Ouest, jusqu’à demander l’Etat d’urgence, devrait également plaider en faveur de la Guinée et des autres pays touchés par Ebola. Les organisations de la société civile guinéenne devraient se mobiliser pour réclamer le sérum pour les patients guinéens, quitte à organiser une marche devant l’ambassade américaine à Conakry. Ces ONG qui ont été promptes à porter plainte contre l’Etat guinéen pour les massacres de Zogota et les tueries de Koulé et N’Zérékoré devraient également porter plainte contre Barak Obama et les Etats-Unis pour non assistance en nation  en danger d’Ebola. Il faut également blâmer les américains qui ont gardé secret leur sérum alors qu’il y a eu plus de mille morts à cause du maudit virus d’Ebola.

 

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