CONAKRY,30 JUILLET 20147-Une fois encore, la mort à frappé la Guinée en ce qu’elle a de plus précieux : sa jeunesse. Entre la joie de ces enfants venus assister au concert des Banlieu’zarts et Instinct Killers, deux parmi les meilleurs groupes de la musique urbaine de Guinée, il y a eu la tristesse suite au décès d’une trentaine de jeunes. On ne peut pas ne pas condamner l’organisateur de l’évènement qu’est Meurs Libre Production de Degg-J-Force III.
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Ce groupe devrait d’ailleurs changer son « Meurs » à cause de ces enfants qui sont morts librement sur la plage de Rogbané, dans le quartier de Taouyah, commune de Ratoma. Il faut condamner ces organisateurs qui ont fait vendre des billets plus que de places disponibles, qui n’ont pas mis tous les dispositifs sécuritaires nécessaires et qui n’ont pas respecté la programmation du concert. Initialement prévu à démarrer pour 14heures, le spectacle n’a commencé qu’aux environs de 20h.
Il faut condamner aussi les deux groupes Instinct Killers et Banlieu’zarts. Ils se sont fait désirer avant de monter sur scène. Selon plusieurs sources, les Banlieu’zarts sont arrivés tardivement sur les lieux et n’ont pas fait une heure de spectacle. Ce qui aurait choqué plus d’un jeune qui a effectué le déplacement. D’ailleurs, c’est quelques minutes après le départ du groupe des Banlieu’zart que la bousculade a commencé.
Il faut condamner les parents qui ont laissé leurs enfants sortir pour aller se récréer à la plage de Rogbané. Il y avait un précédent, celui de la plage de Lambanyi. En janvier dernier, suite à une bousculade survenue dans cette plage, à cause de la marée haute qui avait envahie la scène du spectacle, il y a eu une dizaine de morts et plusieurs blessés. Voilà qui aurait pu dissuader les parents. Nous avons entendu une mère de famille qui a perdu deux jeunes filles se lamenter. Elle s’en voulait à mort d’avoir laissé partir ces enfants, parce que tout simplement celles-ci lui avaient supplier de les laisser aller à cause de leur admission au BEPC. Elles sont mortes sans franchir les portes du lycée à cause de l’irresponsabilité de leurs parents.
Il faut condamner les autorités à tous les niveaux. En janvier, quand il y a eu le drame de la plage de Lambanyi, le Gouverneur de Conakry de l’époque, Commandant Sékou Resco Camara, avait interdit les festivités sur toutes les plages, de Conakry au km 36. Malheureusement, l’interdiction n’a pas produit les résultats escomptés. Quelques mois après, les plages ont rouvert, sans qu’on ne sache qui a donné l’autorisation. Naturellement, les gestionnaires des plages ont du mener des démarches auprès de la Commune de Ratoma et du Gouvernorat de Conakry. Moyennant des espèces sonnantes et trébuchantes, ils ont réussi à convaincre certains de la nécessité de rouvrir les plages.
Il faut condamner les autorités guinéennes qui n’ont pas diligenté les enquêtes sur le drame de Lambanyi. Les organisateurs, après s’être rejeté la balle, se promènent tranquillement dans les rues de Conakry. Il faut condamner le Gouvernorat de Conakry, le Ministère de la Culture, des Arts et du Patrimoine Historique, le Ministère du Tourisme et de l’Hôtellerie, le Ministère de la Sécurité et de la Protection Civile. Ces institutions n’ont pas tiré les leçons des précédents drames survenus à Conakry, pour exiger des organiser des spectacles dans les différentes plages à mettre en place des stratégies de protection et de sécurité.
Au finish, il faut condamner le Conakrykha lamda, qui a vu toute cette marrée humaine affluer vers la plage de Lambanyi, avec les nombreux embouteillages, sans alerter. Nous sommes tous à condamner.
Seulement voilà ! Cette fois-ci, nous devrions avoir les yeux ouverts sur les autorités, notamment le Procureur de la République près le Tribunal de Première Instance de Dixinn. Des enquêtes doivent être aussitôt ouvertes pour situer les responsabilités. La première des choses à faire serait de sécuriser le site de la plage de Rogbané. Rien ne devait être dérangé sur les lieux avant que les enquêteurs ne fassent leurs investigations. L’on devrait ni déranger la position du podium encore moins les tables, chaises et autres objets renversés sur la plage.
En moins d’un an, deux drames sur les plages de Conakry. Il faudrait que ça s’arrête. Maintenant !
Guineedirect présente ses condoléances les plus attristées aux familles éplorées. Que l’âme des victimes repose en paix. Amen !