Alpha Condé rencontre l’opposition extraparlementaire: Réussira-t-il à diviser l’opposition plurielle ?

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CONAKRY,29 JUILLET 2014- Le Président Alpha Condé devrait recevoir ce mardi à 17 heures  des membres de l’opposition extraparlementaire au Palais Sekouthoureya.  La délégation sera composée de Boubacar Barry (UNR), Faya Millimono (Bloc Libéral), Mohamed Lamine Kaba (FIDEL) et des représentants de l’UFD. La décision de participer à cette audience a été prise à l’issue d’une plénière de l’opposition extraparlementaire tenue ce mardi.Au même moment, l’on apprend que la Coordination de l’Opposition Extraparlementaire (COEP) suspend ses activités au sein de l’opposition républicaine.

 

L’opposition guinéenne est à la croisée des chemins. Il y a non seulement problème de coordination de l’opposition républicaine mais aussi une question de leadership. Les opposants qui sont au Parlement ont tendance à penser qu’ils sont les seuls dignes représentants de cette opposition. Ce qui n’est pas de nature à favoriser les meilleures relations avec la Coordination de l’opposition Extraparlementaire (COEP).

La COEP coordinateur, Boubacar Barry, ancien membre du Conseil National pour la Démocratie et le Développement (CNDD). Boubacar Barry, président du parti Union Nationale pour le Renouveau (UNR). Cet ancien ministre de la Construction, de l’Urbanisme et de l’Habitat, ne goberait pas qu’Aboubacar Sylla soit toujours le porte-parole de l’opposition plurielle. C’est un des premiers couacs pour l’unité de l’opposition. On soupçonnerait Boubacar Barry d’être celui qui veut que la COEP rencontre Alpha Condé.   

Le deuxième couac est que les autres opposants accusent souvent Cellou Dalein Diallo (UFDG) et Sidya Touré (UFR) de monopoliser les choses au sein de l’opposition.  Toutes les décisions importantes ne seraient prises que lorsque ces deux anciens Premiers Ministres sont d’accord.  Il en serait ainsi de la dernière décision de l’opposition d’organiser, le 4 août, un meeting sur l’Esplanade du Palais du Peuple. Une décision que certains  au sein de la COEP qualifieraient d’improvisée.

Le troisième couac est que la COEP soit que les relations entre l’opposition parlementaire et celle extraparlementaire soient formalisées à travers une charte de collaboration. Et pour cause ?

« Le fonctionnement  de l’opposition est toujours le même. L’UFR et l’UFDG continuent à gérer les choses comme  bon leur semble au sein de cette opposition. Suite à la relance de nos activités, nous leur avons proposé  une charte de collaboration. Il y a plus de deux mois que la question de clarifier les relations au sein de l’opposition est au centre des débats. A chaque plénière, le Coordinateur de la COEP le rappelle aux autres. Mais, ils n’ont pas réagi. C’est pourquoi nous leur avons adressé une correspondance pour, une fois encore, avoir une charte de collaboration en précisant que nous suspendons nos activités au sein de l’opposition républicaine jusqu’à l’obtention de cette réponse. Si dans les 72heures nous n’avons pas de réponse, nous en tirerons la conclusion qui s’impose. Nous ne sommes pas des petits wagons de quelqu’un. Si on nous considère comme des petits wagons, nous allons montrer nous tenons la locomotive », a précisé Patrice Camara, Secrétaire Général de l’UNR, membre de la COEP.

En attendant, Alpha Condé, en fin politicien, essaie de profiter de cette crise interne afin de diviser pour mieux régner.  A la COEP, on rétorque que la coïncidence entre l’annonce de la suspension de leurs activités au sein de l’opposition républicaine et l’audience avec Alpha Condé n’est qu’un pur hasard.  Ils persistent et signent qu’il y a plus de deux mois la question de formaliser la collaboration entre les deux entités de l’opposition est à l’ordre du jour. Attendons de voir !

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