Mauvaise gestion, trafic d’influence, malhonnêteté vis-à-vis des fournisseurs, querelles internes, manque de lisibilité en terme de responsabilités et prérogatives des partenaires : ce sont entre autres les maux dont souffre Forécariah Guinée Mining SA (FGM SA) dont les travaux d’exploitation du minerai de fer à Yomboyeli, dans la préfecture de Forécariah sont aux arrêts. C’est du moins le constat qui ressort des échanges que nous avons eus avec certains prestataires de service du consortium, du chef de village de Layah…
Thank you for reading this post, don't forget to subscribe!De sources concordantes, Guinéenews© a appris que la minière FGM SA, un consortium composé de Bellzone et de la chinoise (?) GDC Commercial & Logistics pour exploiter le minerai de fer de Yomboyeli, gisement à forte teneur de fer, fait encore parler de lui.
Selon ces sources minières, généralement crédibles, le 16 juillet dernier, le dernier sous-traitant, CIS Catering qui s’occupe de la restauration a plié bagages de la mine de Yomboyoli et du port de Contah, situés dans la sous-préfecture de Farmoriyah (district de Layah). Raison invoquée selon nos informations : le consortium n’arrive pas à payer les prestations de service de restauration un montant avoisinant le million de dollars américains. Non contente des relances faites par son sous-traitant pour son paiement, la compagnie minière a empêché celui-ci de récupérer son matériel, et cela avec la complicité du directeur Michael Rinaldi en même temps directeur général de Bellzone.
« C’est un nouvel épisode de l’affaire (FGM SA) face à ses créanciers qui ne font que grossir une liste déjà inquiétante ! Tenez, le bureau Veritas (un des sous-traitants) qui a fait une saisie du matériel se trouvant au port de Contah, dans la préfecture de Forécariah, il y a deux semaines, le leader en télécoms en Guinée Orange-Guinée qui a bloqué la flotte téléphonique, WBHO parti, JMS (Jamy Mining Services avec plus 400 employés en chômage technique) qui poursuit en justice, le syndicat des travailleurs qui, lui aussi poursuit en justice son employeur (FGM SA), Total-Guinée qui menace de ne plus fournir le service de carburant… vous comprendrez dès lors que cette compagnie traverse une véritable crise de gestion financière en ce moment avec ses sous-traitants qu’elle n’arrive pas à payer », nous affirme un agent d’une des sociétés prestataires de service.
«Ce consortium qui n’a désormais aucune crédibilité vis-à-vis de ses sous-traitants, est convoqué tout le temps par l’inspection du travail et au ministère des Mines pour des problèmes liés à son activité douteuse sur le terrain. Et sa créance face à ses sous-traitants s’élèverait à environ six millions de dollars (6.000.000 USD) » précise-t-il.
« Michel Rinaldi, directeur général de Bellzone et en même temps de la mine se trouve être le troisième à occuper ce poste en 3 ans (après Bryan Pearce et Phil Mason, tous deux débarqués de FGM SA) ; les Chinois de la GDC ne veulent plus de lui non seulement sur la mine de Yomboyeli, mais aussi au port de Contah, et cela depuis le début de cette semaine. En plus, les communautés villageoises n’en voulaient pas non plus ! Il a été à l’origine des brouilles entre les villageois et la préfecture par l’intermède des députés ressortissants de Forécariah depuis un petit moment » ajoute-t-il.
Ce projet de FGM SA, selon notre interlocuteur, serait maudit car c’est le troisième directeur de projet qui devra être mis à la touche après Bryan Pearce, limogé en 2012 et Phil Mason qui n’a fait qu’un passage éclair à la tête du consortium.
Pire, poursuit-il, « les sous-traitants locaux ont mis la clé sous la porte pour faute de paiement car, à leur tour, ils ne peuvent plus respecter les délais de paiement qu’ils avaient donnés à leurs fournisseurs, n’étant eux-mêmes pas payés par la FGM SA. Ce sont donc environ plus de 460 emplois directs et indirects qui sont en péril, suite au comportement peu orthodoxe de ce consortium, géré de la façon la plus opaque qui puisse exister…»
« Il importe de souligner que l’arbitrage du ministère des Mines et de l’inspection du travail a été infructueux » affirme-il.
En fait, dans la joint-venture formée par ce duo, la minière Bellzone est chargée de l’exploitation du minerai de fer à Yomboyeli et la GDC Commercial & Logistics est chargée de la gestion et de la maintenance des infrastructures. Créée le 14 septembre 2009 sous Dadis pendant la transition, la GDC Commercial & Logistics est une autre filiale d’Africa development Corporation (ADC), elle-même filiale conjointement de la China International Fund Singapour, China Sonangol International Holding Singapour et l’État guinéen.
C’est justement à cause de ces ramifications, rapportent nos sources, qu’il était difficile de la retracer ou de la poursuivre en cas de non-paiement des créances ou d’insolvabilité. « Aujourd’hui, Bellzone suit ses opérations à Kalia (où le même Michel Renaldi est persona non grata) et la GDC a transféré les siennes en Sierra Leone. Donc, il n’y a aucun interlocuteur valable capable de régler les créances. Voilà la difficulté à laquelle les sous-traitants sont confrontés…» regrette notre interlocuteur.
Joint au téléphone par Guinéenews© ce 18 juillet, le chef de village de Layah, M. Yansané a déclaré avoir eu vent de rumeurs faisant état de la fermeture de la société FGM SA. « Avant-hier (mercredi 16 juillet, ndlr) le préfet m’a appelé pour me dire que les gens disent que la société a fermé, mais que renseignements pris, il s’est avéré que l’information était fausse. Il affirme par contre qu’il y a beaucoup de difficultés entre le personnel et le directeur, Michel Rinaldi. J’ai appris aussi que les sous-traitants d’ici ont commencé à partir. Le travail de nos enfants, c’est notre source de revenus. Mais ils ont abandonné nos enfants sans rien nous dire. J’ai même appris que la société qui préparait leur déjeuner (CIS Catering) a pris ses bagages pour partir. Pourtant, beaucoup de nos enfants y travaillaient. La société n’a jamais rien fait pour le village… » déplore-t-il.
Interrogé par Guinéenews© samedi 19 juillet, Michel Rinaldi, directeur général de Bellezone et de FGM-SA qui est mis en cause dans cet article n’a pas voulu s’étaler sur le sujet. « Je ne souhaite pas m’exprimer dans ce dossier et je ne suis pas autorisé à parler à la presse. Mon objectif, c’est tout simplement de sauver le maximum d’emplois possible. J’ai une mission éthique, un devoir social, c’est de sauvegarder le maximum parmi les 400 emplois que nous avons parce que nous avons des devoirs envers les communautés » a affirmé Michel Rinaldi au téléphone de Guinéenews©.
À suivre…
avec Guineenews