CONAKRY,05 JUILLET 2014-La Baccalauréat unique 2014 a pris fin le vendredi 04 juillet en Guinée sur des notes d’amertume. Il a été constaté tant à Conakry qu’à l’intérieur du pays, que des candidats avaient eu accès à certaines épreuves 24heures voire 48 heures avant leur lancement. La fraude a été massive et beaucoup d’observateurs estiment qu’on devrait annuler le Bac 2014 à cause des fuites d’épreuves.
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Selon une source proche du Service Examens et Concours Scolaires du Ministère de l’Enseignement Pré-universitaire et de l’Education Civique, l’origine des fuites se trouve à trois niveaux.
Il y a d’abord ceux qui ont conçu les sujets. Ces derniers auraient communiqué les libellés notamment des épreuves de Philosophie, Mathématiques, Anglais et Français à des proches. Il semble même que des candidats, rejetons de certains cadres du Ministère de l’Enseignement Pré-Universitaire et d’autres proches des épouses des cadres du département ont été les premiers servis.
Comme ces enfants de ministres et cadres ont des amis, ils n’ont pas tardé à leur envoyer les sujets par SMS. Ainsi, des corrections ont été faites au niveau des groupes de révision. Ceux qui ont des parents à l’intérieur du pays, eux aussi, n’ont pas hésité à balancer les sujets par SMS ou email.
Ensuite, le deuxième niveau de responsabilité concerne les surveillants. Dans la plupart des centres d’examen de Conakry et de l’intérieur du pays, des candidats ont témoigné que les surveillants, au lieu de les surveiller, veillaient plutôt sur les délégués. Pendant ce temps, les bacheliers se partageaient le corrigé-type de l’épreuve pour remplir les fiches d’examen.
Enfin, le troisième niveau de responsabilité est lié aux parents d’élèves. Ceux-ci, au lieu de s’occuper de la meilleure formation de leurs enfants, mettent plutôt l’accent sur la réussite scolaire. Certains sont prêts à débourser des millions pour acheter des sujets, payer des faux candidats ou des surveillants pour que leurs enfants accèdent à l’université.
D’autres auraient payé rubis sur ongle afin que leurs rejetons puissent avoir les meilleures notes et figurer parmi les premiers de la République, pour bénéficier des bourses pour l’étranger. Les fuites au Bac 2014 témoignent de la déliquescence de l’Etat, la faiblesse du système éducatif et la démission des parents. Dommage pour la Guinée !